Programme de défense SAFE : l’UE réclame 6,7 milliards d’euros au Royaume-Uni, Londres propose… 75 millions

Le bras de fer se poursuit entre Bruxelles et Londres au sujet de l’intégration du Royaume-Uni au programme européen de défense SAFE (Security Action For Europe). Alors que l’Union européenne réclame une contribution de 6,7 milliards d’euros, le gouvernement britannique s’apprête, selon le Financial Times, à proposer une participation de 75 millions d’euros, soit à peine plus de 1 % du montant demandé.

Une participation symbolique face à l’ampleur du programme

Le programme SAFE, doté de 150 milliards d’euros, vise à financer, via des prêts, des projets communs dans le secteur de la défense. La France, la Pologne, la Hongrie et la Roumanie devraient en être les premiers bénéficiaires.

Pour Londres, accepter les conditions de Bruxelles est hors de question. La contribution envisagée, équivalente à environ la moitié des seuls frais administratifs réclamés par l’UE, reflète la ligne défendue par le gouvernement britannique : participer, oui, mais pas à n’importe quel prix.

Un responsable cité par le Financial Times précise d’ailleurs que le Royaume-Uni ne pourra pas bénéficier des prêts SAFE, ce qui, selon Londres, doit se refléter dans la contribution financière.

Un enjeu industriel majeur pour le Royaume-Uni

Malgré la faible contribution envisagée, intégrer SAFE serait une opportunité importante pour l’industrie britannique. Grâce au programme, 50 à 65 % de la valeur des équipements financés pourraient être produits au Royaume-Uni, contre un plafond actuel de 35 %. Une perspective qui représenterait des milliards d’euros de retombées pour les entreprises de défense britanniques.

Des négociations tendues

La semaine dernière, des fuites dans la presse révélaient déjà le refus de Londres de s’acquitter de la somme exigée par la Commission européenne.

Le ministre britannique de la Défense, John Healey, a rappelé que le Royaume-Uni était prêt à payer « une part équitable », mais uniquement dans un cadre jugé « raisonnable » pour les contribuables et pour l’industrie nationale.

« Tout accord doit présenter un bon rapport qualité-prix pour nos contribuables britanniques », a-t-il insisté.

Date limite au 30 novembre, mais possible délai

Les pays souhaitant rejoindre le programme SAFE doivent déposer une demande complète, accompagnée d’un plan d’investissement, avant le 30 novembre. Cependant, selon des responsables européens, les contrats industriels ne seront pas finalisés avant mars prochain, ce qui pourrait offrir un délai supplémentaire aux candidats.

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