Biélorussie : Deux prêtres catholiques libérés après des critiques de l’ONU sur la répression systémique

Le Bélarus se retrouve une nouvelle fois sous le feu des critiques internationales. Lundi, devant l’Organisation des Nations unies, de nombreux pays ont dénoncé la situation des droits humains dans le pays, qualifiant la politique du gouvernement de « répression systémique » et de poursuites à caractère politique.

L’ONU pointe la répression au Bélarus

Lors de l’Examen périodique universel (EPU), un mécanisme de contrôle des droits humains auquel tous les États membres de l’ONU doivent se soumettre tous les quatre à cinq ans, plusieurs diplomates ont exprimé leur inquiétude. Tormod Endresen, ambassadeur de Norvège, a appelé Minsk à mettre fin aux détentions arbitraires, aux tortures et aux persécutions des opposants politiques et de leurs familles. Eleanor Sanders, ambassadrice britannique pour les droits de l’homme à Genève, a quant à elle dénoncé la répression généralisée de la société civile, des médias indépendants et de l’opposition politique depuis 2020.

Face à ces critiques, le vice-ministre bélarusse des Affaires étrangères, Igor Sekreta, a rejeté la plupart des accusations, les qualifiant d’ingérence dans les affaires intérieures du pays et minimisant la situation des prisonniers politiques.

Libération de deux prêtres catholiques

Quelques semaines après une rencontre entre le président biélorusse Alexandre Loukachenko et le cardinal Claudio Gugerotti, envoyé du Vatican, deux prêtres catholiques accusés de trahison ont été libérés jeudi 20 novembre.

Selon l’agence d’État Belta, Guenrykh Akalatovitch, 65 ans, et Andrzej Ioukhnevitch ont été graciés dans un « geste de bonne volonté » en lien avec « l’intensification des contacts » avec le Vatican. Akalatovitch avait été condamné à onze ans de prison pour espionnage au profit de la Pologne et du Vatican, après plus d’un an de détention. Ioukhnevitch, arrêté en mai 2024, avait écopé de treize ans de prison, mais les faits exacts qui lui sont reprochés restent inconnus, selon l’ONG Viasna.

Cette libération intervient dans un contexte de tension persistante entre Minsk et l’Église catholique, souvent associée à la Pologne voisine, avec laquelle les relations diplomatiques sont tendues. En septembre, un membre du clergé polonais avait été arrêté en Biélorussie pour espionnage présumé, provoquant la réaction de Varsovie qui a dénoncé une « provocation ».

Une répression toujours active

Depuis l’élection présidentielle contestée de 2020, le gouvernement biélorusse a intensifié la répression contre les voix dissidentes. Des dizaines de milliers de personnes ont fui le pays, principalement vers la Pologne. Selon l’ONG Viasna, le pays compte actuellement plus de 1 250 prisonniers politiques.

Cette nouvelle libération, bien qu’accueillie favorablement par le Vatican et certains observateurs internationaux, survient dans un climat où la communauté internationale continue de dénoncer des violations graves et systématiques des droits humains au Bélarus.

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