RDC : après le Rwanda, l’émir du Qatar en visite d’État à Kinshasa

L’émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, est arrivé vendredi à Kinshasa pour une visite d’État en République démocratique du Congo (RDC). Ce déplacement intervient quelques jours seulement après la signature à Doha d’un accord de paix entre le gouvernement congolais et la rébellion du M23, sous médiation qatarie.

Un accueil officiel à Kinshasa

L’avion de l’émir a atterri à l’aéroport international de N’Djili, où Cheikh Tamim a été accueilli par le président Félix Tshisekedi, selon l’agence de presse qatarie QNA. Une cérémonie officielle a marqué le début de cette visite, symboliquement forte au moment où la RDC tente de consolider les avancées diplomatiques obtenues à Doha.

Cheikh Tamim arrive à Kinshasa après un passage au Rwanda, pays que Kinshasa accuse régulièrement de soutenir militairement le mouvement rebelle M23, ce que Kigali continue de nier.

Un déplacement régional dans un contexte de tensions persistantes

La veille, l’émir s’était entretenu à Kigali avec le président rwandais Paul Kagame afin de discuter des relations bilatérales et de divers dossiers régionaux et internationaux. Cette étape intervient dans un climat complexe, alors que les relations entre la RDC et le Rwanda restent profondément tendues en raison des conflits dans l’est congolais.

Un accord de paix fragile avec le M23

La semaine précédente, un accord-cadre visant à mettre fin aux affrontements dans l’est de la RDC a été signé à Doha entre le gouvernement congolais et le M23. Le conflit, qui a provoqué des milliers de morts et déplacé des centaines de milliers de personnes en 2025, demeure l’un des plus graves de la région.

Cet accord s’inscrit dans une série d’efforts de médiation menés par le Qatar et soutenus par les États-Unis. L’objectif est d’atténuer un conflit vieux de plusieurs décennies, dont les répercussions menacent régulièrement d’embraser toute la région des Grands Lacs.

Le M23, un acteur central du conflit

Depuis le début de l’année, le M23 a étendu son contrôle sur plusieurs zones stratégiques de l’est du pays. Le groupe est né après l’effondrement de l’accord de paix du 23 mars 2009 et est majoritairement composé de combattants issus de la communauté tutsie, la même ethnie que celle du président rwandais Paul Kagame.

Malgré les démentis de Kigali, Kinshasa continue d’accuser le Rwanda d’apporter un soutien direct au mouvement rebelle, une question au cœur des tensions régionales et des efforts diplomatiques actuels.

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