Berlin lève son embargo après trois mois et demi.
L’Allemagne a officiellement mis fin, ce lundi 24 novembre, à l’embargo sur les exportations d’armes vers Israël. La décision, annoncée la semaine dernière, clôt trois mois et demi de suspension instaurée en août par le chancelier Friedrich Merz.
À l’époque, cette mesure avait surpris jusque dans son propre camp politique. Plusieurs responsables du parti chrétien-démocrate avaient dénoncé un manque de consultation, tandis qu’Israël avait vivement critiqué une initiative perçue comme un signe de soutien indirect au Hamas.
Le gouvernement allemand justifie aujourd’hui la levée de l’embargo par le cessez-le-feu entré en vigueur à Gaza le 10 octobre. Berlin affirme avoir attendu plusieurs semaines pour en vérifier la solidité. Selon le ministre des Affaires étrangères Johann Wadephul, le respect global de la trêve légitime la reprise des exportations.
L’Allemagne, deuxième fournisseur d’armes d’Israël après les États-Unis, précise que chaque demande d’exportation sera désormais examinée au cas par cas, avec la possibilité de refuser toute livraison si la situation à Gaza ou en Cisjordanie se dégrade.
Même si l’embargo n’avait qu’un impact limité sur les combats à Gaza, il marquait une rupture symbolique dans un soutien allemand traditionnellement constant envers Israël.
Le Caire et Doha coordonnent leurs positions avant l’arrivée du Hamas
Parallèlement, l’Égypte et le Qatar ont intensifié leurs échanges diplomatiques en prévision de l’arrivée au Caire d’une délégation de haut niveau du Hamas.
Dimanche 23 novembre, le ministre égyptien des Affaires étrangères a contacté son homologue qatari pour discuter de la situation sur le terrain et coordonner leurs positions en tant que principaux médiateurs arabes du conflit.
Les discussions ont porté sur :
• les violations répétées du cessez-le-feu ;
• leur impact sur l’accord en vigueur ;
• la mise en œuvre de la phase 2, qui prévoit notamment l’acheminement de plus de 300 camions d’aide par jour vers Gaza.
Or, dimanche, seuls 78 camions ont pu entrer depuis l’Égypte, après inspection israélienne. Pour Le Caire comme pour Doha, cette situation est inquiétante alors que l’hiver aggrave une crise humanitaire déjà aiguë : destruction massive d’habitations, manque d’abris, besoin urgent de tentes, de nourriture, de carburant et de vêtements chauds. Malgré des milliers de tentes installées par les deux pays, on est encore loin des 300 000 nécessaires selon les autorités.
Le Hamas demande aux médiateurs d’empêcher un sabotage de l’accord
Selon des sources médiatiques proches du Caire, le mouvement terroriste réaffirme son attachement au cessez-le-feu conclu avec Israël, un accord dans lequel l’Égypte a joué un rôle central.
Le Hamas rappelle que la trêve a été consolidée lors du sommet de Charm el-Cheikh, en présence des dirigeants américain, égyptien, qatari et turc.
Cependant, des responsables du Hamas auraient exprimé leur colère face aux violations israéliennes, qu’ils décrivent comme :
• des bombardements persistants ;
• un élargissement du périmètre d’occupation sur le terrain.
Ils affirment que les factions palestiniennes respectent l’accord, et accusent Israël de chercher des prétextes pour le compromettre. Le Hamas dément également avoir envoyé des combattants attaquer des positions israéliennes.
Le mouvement terroriste demande ainsi aux médiateurs d’intervenir fermement pour empêcher tout sabotage des engagements négociés.