Le pape Léon XIV a entamé jeudi 27 novembre son premier déplacement à l’étranger, débutant par quatre jours en Turquie avant de poursuivre au Liban dimanche. Ce voyage, très attendu, marque les premiers pas internationaux du souverain pontife américain, successeur de François, décédé en avril.
Arrivé à Ankara à la mi-journée, Léon XIV a été accueilli au palais présidentiel par le président Recep Tayyip Erdogan, dans une cérémonie ponctuée d’hymnes nationaux et de coups de canon, symbolisant les 16 États turcophones de l’histoire. Le pape a appelé la Turquie à jouer un rôle de « stabilisateur » dans un monde « fortement conflictuel », soulignant sa position stratégique de pont entre Orient et Occident, et son rôle de carrefour de cultures et de religions.
« Puisse la Turquie être un facteur de stabilité et de rapprochement entre les peuples, au service d’une paix juste et durable », a déclaré le souverain pontife, rappelant l’importance du respect de toutes les confessions religieuses dans un pays où les chrétiens représentent à peine 0,1 % de la population de 86 millions d’habitants.
Le président Erdogan a salué cette position et a rappelé que la Turquie encourage le respect de toutes les confessions et ne tolère aucune discrimination. Il a également exprimé son soutien à la cause palestinienne et appelé à la mise en œuvre rapide d’une solution à deux États.
Le pape, accompagné de 80 journalistes, a exprimé son impatience avant le départ depuis Rome, soulignant la portée symbolique de ce voyage pour les chrétiens et pour le monde. Au cours de sa visite à Ankara, il a été accueilli par le ministre turc de la Culture et a traversé une capitale fortement sécurisée jusqu’au mausolée de Mustafa Kemal Atatürk, fondateur de la Turquie moderne.
La visite s’inscrit dans un contexte où la Turquie joue un rôle clé dans les négociations internationales, notamment entre l’Ukraine et la Russie, et accueille sur son sol plus de 2,5 millions de réfugiés, principalement syriens. Le Vatican maintient un dialogue avec Ankara malgré la montée du nationalisme religieux et la politisation de symboles historiques comme Sainte-Sophie.
En début de soirée, Léon XIV s’est envolé pour Istanbul. Le lendemain, vendredi, il célébrera à Iznik (ancienne Nicée) les 1 700 ans du premier concile œcuménique de 325, réunissant environ 300 évêques de l’Empire romain. Invité par le patriarche de Constantinople Bartholomée Ier, il participera à une prière œcuménique sur les rives du lac d’Iznik.
Après Paul VI (1967), Jean-Paul II (1979), Benoît XVI (2006) et François (2014), Léon XIV devient ainsi le cinquième pape à se rendre en Turquie. De dimanche à mardi, il poursuivra son voyage au Liban, confronté à une grave crise économique et politique depuis 2019, tout en restant au cœur de tensions régionales et de bombardements israéliens récents, malgré un cessez-le-feu en vigueur.