Guerre Russie-Ukraine : la Belgique met son veto à l’utilisation des avoirs russes gelés, une délégation ukrainienne se rend aux États-Unis, le bras droit de Zelensky démissionne

La guerre en Ukraine continue de provoquer des remous diplomatiques et politiques majeurs, tant en Europe qu’aux États-Unis et en Ukraine elle-même. Trois événements récents illustrent la complexité de cette crise : le veto de la Belgique sur l’utilisation des avoirs russes gelés, l’envoi d’une délégation ukrainienne à Washington, et la démission d’un haut responsable ukrainien sur fond d’accusations de corruption.

La Belgique s’oppose à l’utilisation des avoirs russes gelés

Dans une lettre datée de jeudi, le Premier ministre belge Bart De Wever a réaffirmé son opposition à l’utilisation par l’Union européenne des avoirs russes gelés pour financer l’Ukraine. Ces actifs, d’environ 200 milliards d’euros, sont détenus dans la chambre de compensation belge Euroclear, qui gère plus de 40 000 milliards d’euros d’encours.

Pour le sénateur honoraire Alain Destexhe, ce veto n’est pas un manque de solidarité envers Kiev mais une mesure de droit et de réalisme politique. S’approprier ces réserves, déjà utilisées partiellement via les intérêts générés, serait selon lui illégal et risqué : la Convention des Nations unies de 2004 sur l’immunité juridictionnelle des États protège les biens des banques centrales, et aucune mesure internationale n’autorise un État non belligérant à saisir des fonds pour reconstruire un pays tiers.

L’enjeu dépasse le cadre légal : une telle décision pourrait provoquer une fuite massive de capitaux, menacer la crédibilité de l’euro et être interprétée par Moscou comme un acte de guerre dirigé contre la Belgique, dont un tiers du PIB est représenté par ces fonds russes. Selon les experts, le veto belge envoie ainsi un message de prudence et de protection des intérêts européens.

Une délégation ukrainienne en route pour les États-Unis

Le président ukrainien Volodimir Zelensky a annoncé samedi qu’une délégation, dirigée par Rustem Umerov, secrétaire du Conseil de sécurité, se rendait aux États-Unis pour poursuivre les négociations sur un accord visant à mettre fin à la guerre avec la Russie.

« Rustem a remis aujourd’hui un rapport, et la tâche est claire : élaborer rapidement et concrètement les mesures nécessaires pour mettre fin à la guerre », a déclaré Zelensky. Il s’attend à ce que les résultats des réunions précédentes à Genève soient finalisés dès dimanche.

Démission d’Andriy Yermak sur fond de scandale de corruption

Vendredi, Andriy Yermak, chef de l’administration présidentielle ukrainienne et bras droit de Zelensky, a remis sa démission, acceptée par le président. Cette décision survient après des perquisitions à son domicile, liées à un scandale de corruption dans le secteur énergétique, ayant conduit à la destitution de deux ministres et à plusieurs arrestations.

Selon les enquêteurs de l’agence anticorruption ukrainienne NABU, un « système criminel » aurait permis de détourner environ 100 millions de dollars. Des enregistrements audio impliqueraient indirectement Yermak, sous le pseudonyme « Ali Baba », dans des pressions sur les structures anticorruption. Pour le député Yaroslav Zhelezniak, Yermak devait quitter ses fonctions en raison de son implication dans l’affaire, un consensus partagé par les cercles politiques ukrainiens.

En résumé, la Belgique défend ses intérêts en s’opposant à la saisie des avoirs russes, l’Ukraine poursuit ses efforts diplomatiques avec Washington, et le sommet de la présidence ukrainienne est secoué par un scandale de corruption touchant le bras droit de Zelensky. La guerre reste ainsi un facteur majeur de turbulences politiques, financières et diplomatiques à l’échelle internationale.

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