Guerre en Ukraine : ce qu’il faut retenir des prises de parole d’Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky à Paris

La crise ukrainienne a de nouveau occupé le devant de la scène diplomatique internationale ce lundi, alors que Volodymyr Zelensky était reçu à l’Élysée par Emmanuel Macron. Depuis le début de l’invasion russe en février 2022, il s’agit de la dixième visite du président ukrainien en France. Ce déplacement intervient dans un contexte diplomatique intense : discussions américano-ukrainiennes en Floride la veille, et rencontre prévue à Moscou entre l’émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, et Vladimir Putin.

À l’issue de leur entretien et d’échanges en visioconférence avec des dirigeants européens et les négociateurs présents aux États-Unis, Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky ont livré plusieurs messages clés. Voici les principaux points à retenir.

La poursuite des frappes russes : « une insulte au droit »

Emmanuel Macron a insisté d’emblée sur la gravité du moment, parlant d’un « moment décisif » dans la quête d’une issue pacifique. Le président français a fermement condamné les frappes russes les plus récentes, qui ont touché Kiev et provoqué des victimes civiles à Dnipro.

Selon lui, en poursuivant ces attaques, « la Russie signe et aggrave un peu chaque jour le forfait de son agression ». Il qualifie ces actions « d’insulte au droit » et « d’obstacle à la paix ».

Un plan de paix encore inexistant

Malgré les discussions qui se multiplient, Emmanuel Macron a rappelé qu’« il n’y a pas aujourd’hui de plan de paix finalisé ». Les États-Unis jouent actuellement le rôle de médiateur, un engagement salué par le président français, qui considère que Donald Trump et son administration « veulent la paix ».

Cependant, Macron insiste : chaque acteur doit respecter ses compétences. « L’Ukraine est la seule qui peut discuter de territoires », rappelle-t-il. Une position confirmée par Zelensky, pour qui « les pourparlers se poursuivent » sur ce dossier considéré comme le plus sensible.

Certaines thématiques, en revanche, nécessitent une négociation à l’échelle européenne, comme les garanties de sécurité. Ce volet serait en voie d’être finalisé. Sur la question du gel des avoirs russes, Macron affirme : « nous trouverons une option », espérant un accord avant Noël.

« Il faut terminer cette guerre de manière digne »

Volodymyr Zelensky a réaffirmé sa volonté de parvenir à un plan de paix solide et crédible. « Nous essayons de terminer cette guerre de toutes nos forces », a-t-il déclaré, tout en soulignant que l’issue dépendra largement de Vladimir Putin.

Pour lui, la préservation de la souveraineté ukrainienne demeure « un point capital », surtout face à une Russie qui « a tant de fois violé ses promesses ». Il insiste sur la nécessité de « garanties solides » et rappelle que « l’agresseur doit payer pour son forfait ».

Sur le terrain : une progression russe et des combats intenses

Questionné sur la situation militaire, Zelensky reconnaît que « évidemment, il y a une avancée de l’armée russe ». Les combats sont « très rudes », mais le président ukrainien souligne que la Russie a connu en octobre « ses plus lourdes pertes en quatre ans de guerre ».

Il mentionne aussi une intensification des frappes de missiles et de drones russes, visant des zones résidentielles et des infrastructures essentielles, ce qui crée une pression « psychologique et physique » sur la population civile.

Un scandale de corruption en pleine séquence diplomatique

La rencontre intervient alors que l’Ukraine est secouée par un scandale de corruption ayant entraîné le départ d’Andriï Iermak, chef de cabinet du président. Zelensky admet que cette affaire tombe « à un mauvais moment » et qu’elle pèse sur le processus de négociation.

Emmanuel Macron, lui, affirme que la France n’a « pas de leçons à donner ». Il considère que « la lutte contre la corruption fonctionne » en Ukraine.

Zelensky refuse pour l’heure de dévoiler le nom du successeur d’Iermak, indiquant seulement que le futur chef de cabinet sera choisi selon des critères de compétence, de gestion et avec un « accent particulier sur la diplomatie ».

Un déplacement en Irlande pour poursuivre la mobilisation internationale

Après une soirée consacrée à des initiatives culturelles à Paris, Volodymyr Zelensky se rendra en Irlande mardi. Ce sera sa première visite officielle dans ce pays membre de l’Union européenne mais militairement neutre, preuve que Kiev continue d’étendre son action diplomatique malgré un contexte militaire difficile.

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