Israël a annoncé ce mercredi 3 décembre que des habitants de la bande de Gaza pourraient être autorisés à quitter le territoire vers l’Égypte « dans les prochains jours ». Cette mesure, très attendue par la communauté internationale, s’inscrit dans les dispositions du plan de paix américain pour Gaza porté par le président Donald Trump.

Une ouverture conditionnée par l’accord de cessez-le-feu

Dans un communiqué, le Cogat, organisme du ministère israélien de la Défense chargé des affaires civiles dans les Territoires palestiniens, a précisé que le passage frontalier de Rafah ouvrirait « exclusivement pour la sortie des résidents de la bande de Gaza vers l’Égypte ». Cette étape est mise en œuvre conformément à l’accord de cessez-le-feu actuellement en vigueur et à une directive politique israélienne.

L’ouverture se fera en coordination avec l’Égypte et l’Union européenne. Sollicitée par l’AFP, la responsable de la mission européenne impliquée dans la supervision de ce point de passage n’a pas répondu.

Une demande ancienne de l’ONU et des ONG humanitaires

La réouverture de Rafah constitue une revendication majeure de l’ONU et des ONG depuis le début du conflit. Pour les organisations humanitaires, ce passage représente une voie essentielle, tant pour évacuer les blessés graves que pour acheminer de l’aide, de la nourriture et, surtout, du carburant, indispensable au fonctionnement des hôpitaux, des stations de pompage d’eau et des infrastructures vitales.

Le passage avait brièvement rouvert en janvier 2025, lors d’une trêve de deux mois, permettant la sortie de certains habitants pour raisons médicales et l’entrée de convois d’aide.

Un site hautement stratégique sous contrôle israélien depuis mai 2024

L’armée israélienne a repris le contrôle du côté palestinien du poste-frontière en mai 2024, affirmant que Rafah était utilisé « à des fins terroristes », notamment pour faire passer des armes. Situé à l’extrême sud de Gaza, le point de passage est adjacent au désert du Sinaï, à la frontière égyptienne, ce qui en fait l’un des rares accès externes du territoire.

La situation sanitaire se dégrade : l’alerte de Médecins sans frontières

Médecins sans frontières a de nouveau alerté mardi sur l’urgence humanitaire à Gaza. L’ONG estime que des milliers de Gazaouis nécessitent une évacuation médicale immédiate, un chiffre qui ne couvre que les patients officiellement enregistrés. Selon MSF, des centaines de personnes sont déjà décédées faute d’évacuation.

« Les besoins sont immenses », déclare Hani Isleem, coordinateur des évacuations médicales depuis Gaza pour MSF. Il juge que la prise en charge par des pays tiers reste très insuffisante face à l’ampleur de la crise.

Des milliers de patients toujours en attente d’évacuation

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de 8 000 patients ont pu être évacués hors de la bande de Gaza depuis le début du conflit déclenché par l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023. Mais plus de 16 500 personnes restent encore en attente d’une évacuation afin de recevoir des soins qui ne peuvent plus être assurés à l’intérieur du territoire.