Attentat de Sydney : faux profil d’un terroriste, rumeurs sur le Mossad… retour sur une vague de fake news

Quelques heures après l’attentat antisémite perpétré à Sydney, dimanche 14 décembre, une multitude de fausses informations ont envahi les réseaux sociaux. Images trompeuses, identités usurpées, interprétations erronées d’outils numériques et récits fabriqués par des intelligences artificielles : tour d’horizon des principales intox liées à cette attaque.

Un faux visage pour l’un des assaillants

La majorité des fausses informations ont visé l’un des deux auteurs de l’attaque, Naveed Akram. Lorsque son identité a été rendue publique par les autorités australiennes, plusieurs photos ont rapidement circulé sur les réseaux sociaux, totalisant des milliers de vues.

L’une d’elles montrait un jeune homme portant le maillot vert de l’équipe pakistanaise de cricket. Cette image, largement relayée sur X, ne correspond pourtant pas à l’assaillant. Il s’agit d’un homonyme, dont la photo provenait de son compte Facebook personnel.

Face à l’ampleur de la rumeur, l’intéressé a réagi dans une vidéo publiée par le consulat du Pakistan à Sydney. « Comme l’ont rapporté plusieurs médias, l’un des tireurs s’appellerait Naveed Akram, et mon nom est également Naveed Akram. Je n’ai rien à voir avec l’incident, ni avec cette personne », a-t-il expliqué, se disant « stressé et effrayé » par la situation.

La rumeur d’une implication du Mossad

Autre intox largement partagée : une prétendue connaissance préalable de l’attentat par le service de renseignement israélien, le Mossad. Certains internautes ont affirmé que le nom de Naveed Akram aurait été recherché depuis Tel-Aviv la veille de l’attaque, en s’appuyant sur des captures d’écran de Google Trends.

Selon ces publications, reprises dans plusieurs langues, un nombre précis de recherches – parfois fixé à « 9 » – aurait été enregistré. Une interprétation totalement erronée du fonctionnement de l’outil.

Google Trends n’indique pas un volume exact de recherches, mais un indice d’intérêt relatif, compris entre 0 et 100, calculé par rapport au pic de popularité d’un terme. Ainsi, la valeur de 100 observée après l’attentat correspond simplement au moment où le nom a suscité le plus d’intérêt, et non à un nombre précis de requêtes.

Contacté par CheckNews, Google a par ailleurs précisé que pour des termes très peu courants, comme « Naveed Akram », des pics peuvent apparaître même en l’absence de recherches significatives. Ces données « ne doivent pas être interprétées comme reflétant une activité de recherche réelle à un moment et dans un lieu précis par un nombre spécifique d’utilisateurs ».

Le « héros » de l’attaque aussi ciblé

Les fausses informations n’ont pas épargné Ahmed al Ahmed, l’homme de 43 ans qui a désarmé l’un des assaillants. Les images le montrant arracher l’arme des mains du tireur ont été massivement relayées et saluées.

Si son identité a rapidement été confirmée par le média australien 7News, un récit alternatif est apparu sur les réseaux sociaux. Selon cette version, alimentée par Grok, l’intelligence artificielle intégrée à X, l’homme filmé serait en réalité un certain « Edward Crabtree ». Ce nom provenait d’un faux site d’information, thedailyaus.world, dont l’adresse imite celle du média australien The Daily Aus.

Interrogée sur l’authenticité de la vidéo, Grok a également affirmé qu’il pourrait s’agir d’une « vieille vidéo virale », voire d’une scène « mise en scène ». Des affirmations infondées, qui illustrent les limites et le manque de fiabilité de certaines intelligences artificielles lorsqu’elles sont utilisées comme sources d’information.

Une vigilance toujours nécessaire

Cet attentat de Sydney illustre une nouvelle fois la rapidité avec laquelle les fausses informations se propagent après un événement majeur. Entre homonymes pris pour cibles, outils numériques mal interprétés et contenus générés par des IA peu fiables, la confusion peut s’installer en quelques heures.

Dans ce contexte, la vérification des sources, le croisement des informations et la prudence face aux contenus viraux restent essentiels pour éviter la diffusion d’intox, particulièrement lors d’événements aussi sensibles.

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