Rexhino Abazaj, dit Gino, militant pour le droit au logement, a été arrêté mardi en région parisienne sur mandat d’arrêt allemand, a annoncé son avocat. « Cette arrestation par la sous-direction antiterroriste de la police judiciaire (SDAT) est très étonnante. Il se serait rendu s’il avait été convoqué », a déclaré Me Youri Krassoulia à l’AFP.
Accusations et contexte
Gino est accusé par la Hongrie, comme une dizaine d’autres personnes, d’avoir « brutalement attaqué des néonazis » à Budapest en février 2023. En novembre 2023, la Hongrie avait émis un mandat d’arrêt européen à son encontre. Arrêté à Paris en novembre 2024, il avait été incarcéré puis remis en liberté sous contrôle judiciaire le 26 mars.
En avril, la France avait refusé de le remettre à Budapest, invoquant des risques de traitement inhumain en prison et l’incertitude de lui garantir un procès équitable dans ce pays de l’Union européenne. À cette date, Gino avait obtenu la levée de tout contrôle judiciaire.
Extradition et rôle de l’Allemagne
L’Allemagne a joué le rôle d’intermédiaire et, à sa demande, la France a remis Gino à la Hongrie. Placé en rétention à la SDAT, il doit être présenté mercredi à un juge de la cour d’appel de Paris, qui décidera s’il sera laissé libre ou non jusqu’à l’audience sur son éventuelle extradition en Allemagne, fixée au 24 décembre. Ses soutiens appellent à un rassemblement mercredi devant la cour d’appel, craignant qu’il ne soit ensuite transféré vers la Hongrie.
D’autres militants avaient été arrêtés en février 2023. Contrairement à l’Italie, qui a refusé de remettre l’un de ses ressortissants à la Hongrie, l’Allemagne avait déjà remis un activiste allemand à Budapest à l’été 2024.