Le parquet a requis, ce jeudi, des peines de prison avec sursis assorties de sanctions financières et surtout d’une inéligibilité avec exécution provisoire à l’encontre de Marie-France Lorho, députée du Vaucluse (Rassemblement national), et de Yann Bompard, maire d’Orange (Reconquête). Tous deux sont poursuivis pour soupçons d’emploi fictif et de détournement de fonds publics. Le jugement a été mis en délibéré et sera rendu le 26 janvier 2026.
Des réquisitions après une audience marquée par des éléments accablants
La seconde journée de procès s’est ouverte par les réquisitions, au lendemain d’une audience éprouvante pour la défense. Mercredi, les juges avaient soumis les prévenus à un interrogatoire nourri, ponctué par la diffusion d’écoutes téléphoniques jugées particulièrement accablantes par l’accusation.
Partie civile dans ce dossier, l’Assemblée nationale a maintenu sa demande de réparation du préjudice, estimé à près de 75 000 euros, son avocat considérant que « la situation est limpide ».
Inéligibilité avec exécution provisoire : un enjeu politique majeur
Au cœur des réquisitions figure l’inéligibilité immédiate, susceptible de compromettre les ambitions électorales des deux élus en vue des prochaines élections municipales.
La vice-procureure Louise Chrétien a ainsi requis à l’encontre de Marie-France Lorho 18 mois de prison avec sursis simple, 10 000 euros d’amende et cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire. L’accusation a mis en avant sa « passivité » et ses « défaillances » dans l’exercice de ses responsabilités d’employeur.
Des réquisitions plus sévères contre Yann Bompard
Concernant Yann Bompard, à la fois maire d’Orange et ancien collaborateur parlementaire de Marie-France Lorho, le parquet a requis une peine plus lourde : 24 mois de prison avec sursis simple, 15 000 euros d’amende, la confiscation de 8 000 euros sur un compte joint — au titre de la réparation du produit de l’infraction, pour des revenus estimés à près de 42 000 euros dans ce dossier — ainsi que cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire.
La vice-procureure a souligné le caractère inhabituel de réquisitions plus sévères pour l’employé que pour l’élue, les justifiant par le « déni total » de Yann Bompard quant à ses mandats locaux, et par l’absence de « regret » ou de « remise en question » à la barre.
À l’inverse, Marie-France Lorho, poursuivie pour détournement de fonds publics et subornation de témoin, a affiché une attitude de regret durant l’audience, ce qui a été pris en compte dans l’échelle des peines requises.
Verdict attendu le 26 janvier 2026
À l’issue des réquisitions, la juridiction a mis sa décision en délibéré. Le verdict sera rendu le 26 janvier 2026, une échéance déterminante tant sur le plan judiciaire que politique pour les deux prévenus.