En France, un tiers des musulmans interrogés estiment que la charia devrait s’appliquer partout dans le monde

Un nouveau sondage de l’Institut français d’opinion publique (Ifop) pour la revue Écran de veille met en lumière des représentations idéologiques marquées chez une partie de la population musulmane vivant en France. L’enquête, réalisée auprès de 1 005 personnes de religion musulmane âgées de 15 ans et plus, s’est notamment intéressée à l’influence de l’islamisme politique, en particulier à travers la référence intellectuelle des Frères musulmans.

La question de l’application de la loi islamique (« charia ») constitue un des enseignements clefs de l’étude. 33 % des musulmans interrogés estiment que la charia a vocation à s’appliquer partout dans le monde. Parmi ceux qui partagent cette opinion, 88 % préfèrent une adoption graduelle par la prédication et l’éducation, tandis qu’un petit pourcentage (9 %) évoque le recours à la contrainte ou à la force pour y parvenir.

Le sondage explore aussi d’autres représentations :
• 32 % considèrent l’islam à la fois comme une religion et un système juridique régissant tous les aspects de la vie.
• 36 % estiment que les sociétés occidentales souffrent d’un vide moral que seules les valeurs de l’islam peuvent combler.
• 43 % jugent légitime l’engagement politique pour défendre ces valeurs dans la société française.

Sur la question de la démocratie, 22 % des répondants la jugent incompatible avec les principes de l’islam, tandis que 67 % la considèrent acceptable à condition d’être adaptée à des principes islamiques comme la « choura » (consultation collective), un concept de décision collective dans certaines traditions islamiques.

L’étude note aussi que 23 % des musulmans interrogés se disent proches idéologiquement du courant des Frères musulmans, avec une proportion plus élevée chez les plus jeunes.

Ce sondage met en lumière des courants d’opinion diversifiés au sein de la population musulmane de France, où des conceptions religieuses conservatrices ou politiques coexistent avec d’autres attitudes et pratiques plus modérées ou personnelles.

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