Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a évoqué ce samedi la possibilité d’un cessez-le-feu temporaire à l’occasion des prochaines élections en Ukraine. Cette déclaration, publiée sur les réseaux sociaux, s’inscrit dans un message à portée diplomatique adressé à la fois à ses alliés et à la Russie, dans un contexte de guerre toujours active et de pressions internationales croissantes autour de l’organisation d’un scrutin présidentiel.

Un cessez-le-feu envisagé pour garantir le processus électoral

Selon Volodymyr Zelensky, un retour au calme, même limité dans le temps, pourrait être envisagé afin de permettre la tenue d’élections sûres et crédibles. Le chef de l’État a toutefois insisté sur un point central : la Russie, et en particulier Vladimir Poutine, n’a aucune légitimité pour intervenir dans l’organisation de ce processus démocratique.

« Il n’appartient pas à Poutine de décider de la date et des modalités des élections en Ukraine, car ces élections concernent exclusivement les citoyens ukrainiens », a-t-il affirmé sur le réseau social X, soulignant que Moscou n’aurait « aucune influence » ni sur le déroulement du scrutin ni sur son résultat.

Sécurité et législation, conditions indispensables

Volodymyr Zelensky a rappelé que l’organisation d’élections en temps de guerre dépend de deux éléments majeurs : la sécurité et la législation. Il a indiqué être prêt, en théorie, à organiser l’élection présidentielle dans un délai de 60 à 90 jours, une perspective évoquée dans un contexte de pressions, notamment de la part de Donald Trump, qui appelle à un scrutin rapide.

Le président ukrainien a précisé que les États-Unis pourraient jouer un rôle déterminant dans ce processus. « Chaque citoyen a le droit absolu de voter », a-t-il déclaré, ajoutant que Washington, en soulevant la question des élections, reconnaît implicitement sa capacité à contribuer à la sécurisation du scrutin. Cela pourrait passer par un cessez-le-feu ou, à défaut, une désescalade du conflit pendant la période électorale.

Des élections limitées aux territoires contrôlés par l’Ukraine

Zelensky a également souligné les contraintes pratiques liées à la situation militaire. Les élections ne pourraient se tenir que sur les territoires contrôlés par l’Ukraine, afin de garantir leur transparence et leur crédibilité. Le vote des Ukrainiens à l’étranger resterait possible, mais aucun scrutin ne pourrait être organisé dans les zones occupées par la Russie.

La participation des militaires constitue également une priorité. « Il est essentiel que nos soldats, qui défendent le pays, puissent voter », a-t-il insisté, faisant de la sécurité la condition première de toute consultation électorale.

Pression accrue sur la Russie et rôle central des États-Unis

Parallèlement à ces déclarations, Volodymyr Zelensky a confirmé que les États-Unis avaient proposé d’accueillir à Miami de possibles négociations directes entre l’Ukraine et la Russie, les premières depuis six mois. Le président ukrainien a appelé Washington à adopter une ligne ferme face à Moscou.

« S’il n’y a pas de voie diplomatique, alors il y aura une pression totale », a-t-il affirmé, évoquant un renforcement des livraisons d’armes à l’Ukraine et une extension des sanctions à l’ensemble de l’économie russe. Selon lui, Vladimir Poutine ne ressent pas encore une pression suffisante pour mettre fin au conflit.

Estimant que seuls les États-Unis disposent du poids politique nécessaire pour infléchir la position russe, Volodymyr Zelensky a réaffirmé sa confiance dans le rôle de Washington et du président Donald Trump, qu’il considère comme des acteurs clés dans la recherche d’une issue à la guerre.