La presse étrangère salue l’ultimatum de la Cour suprême israélienne sur l’accès des médias à Gaza

La Cour suprême israélienne a fixé au 4 janvier 2026 la date limite pour que les autorités israéliennes répondent à une requête visant à permettre l’accès des médias internationaux à la bande de Gaza. Une décision saluée par l’Association de la presse étrangère à Jérusalem (Foreign Press Association, FPA), qui y voit un signal fort après de longs mois de procédures et de reports.

Une décision attendue depuis plus d’un an

Saisie par la FPA, qui représente des centaines de journalistes et de médias internationaux opérant en Israël et dans les territoires palestiniens, la Cour suprême avait tenu une première audience le 23 octobre. À l’issue de celle-ci, les juges avaient accordé un mois aux autorités israéliennes pour élaborer un plan permettant l’accès de la presse étrangère à Gaza.

Depuis le début de la guerre à Gaza en octobre 2023, déclenchée par l’attaque sans précédent du mouvement islamiste Hamas contre Israël, les journalistes étrangers sont empêchés d’entrer de manière indépendante dans le territoire palestinien, soumis à un blocus strict.

Un accès strictement encadré

À ce jour, Israël n’a autorisé que quelques reporters, au cas par cas, à pénétrer dans Gaza, exclusivement dans le cadre d’accompagnements de l’armée israélienne. La FPA estime que ces conditions ne permettent pas un travail journalistique indépendant et a demandé dès 2024 un accès libre et immédiat au territoire.

Malgré la décision d’octobre, les autorités israéliennes ont bénéficié de plusieurs prolongations pour présenter leur plan. Samedi, la Cour suprême a toutefois mis fin à ces délais successifs en fixant une échéance définitive au 4 janvier.

La Cour met la pression sur l’État

Dans sa directive, la Cour suprême a averti que l’absence de réponse d’ici la date fixée pourrait avoir des conséquences judiciaires.
« Si les défendeurs ne nous informent pas de leur position d’ici cette date, une décision concernant la demande d’ordonnance conditionnelle sera prise sur la base des éléments figurant au dossier », a précisé la juridiction.

Cette formulation laisse entendre que la Cour pourrait imposer des mesures contraignantes si l’État ne se conforme pas à ses demandes.

La FPA dénonce des « tactiques dilatoires »

Dans un communiqué publié le dimanche 21 décembre 2025, la FPA a salué la fermeté retrouvée de la Cour.
« Après deux années de tactiques dilatoires de la part de l’État, nous sommes satisfaits de constater que la patience de la Cour a finalement atteint ses limites », a déclaré l’association.

La FPA a renouvelé son appel au gouvernement israélien pour qu’il accorde un accès libre et sans entrave aux journalistes internationaux dans la bande de Gaza. Elle a également exprimé l’espoir que, si les restrictions persistent, la Cour suprême « reconnaîtra et défendra la liberté de la presse ».

Un enjeu majeur de liberté de l’information

Cette affaire met en lumière les tensions persistantes entre impératifs sécuritaires et droit à l’information dans un contexte de guerre. Pour les organisations de presse, l’accès indépendant des journalistes est essentiel afin de documenter la situation humanitaire et militaire à Gaza, tandis que les autorités israéliennes invoquent régulièrement des raisons de sécurité pour justifier les restrictions.

La décision attendue début janvier pourrait ainsi constituer un tournant juridique et symbolique pour la couverture médiatique internationale du conflit.

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