Les Émirats arabes unis ont extradé 17 narcotrafiquants vers la France en 2025

La coopération judiciaire entre la France et les Émirats arabes unis s’est nettement renforcée dans le cadre de la lutte contre le narcotrafic. Depuis le début de l’année 2025, 17 narcotrafiquants ont été extradés des Émirats arabes unis vers la France, a indiqué lundi l’entourage du ministre de la Justice, Gérald Darmanin. Dans le même temps, 82 saisies d’appartements ou de villas appartenant à des trafiquants ont été réalisées sur le sol émirati.

Une coopération judiciaire renforcée

Ces annonces interviennent alors que le garde des Sceaux fait partie de la délégation officielle accompagnant le président Emmanuel Macron aux Émirats arabes unis. Gérald Darmanin est entouré notamment du procureur de Marseille Nicolas Bessonne et du directeur national de la police judiciaire Christian Sainte, figures centrales de la lutte contre le crime organisé en France.

Une réunion de travail de haut niveau s’est tenue avec plusieurs responsables judiciaires et policiers français, dont Vanessa Perrée, directrice générale de l’Agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués, appelée à devenir la prochaine procureure nationale contre le crime organisé.

Accélérer extraditions et saisies

Dans un message publié sur son compte X officiel, Gérald Darmanin a précisé que ces échanges visaient à accélérer les enquêtes, les extraditions et les saisies de patrimoines ciblant les trafiquants de stupéfiants installés à Dubaï.
Paris cherche à consolider l’appui des Émirats arabes unis dans la « guerre » déclarée par le gouvernement français contre le narcotrafic, alors que plusieurs figures majeures des réseaux criminels français se sont installées dans la région ces dernières années.

Dubaï, refuge de figures du narcotrafic

Selon les autorités françaises, certains chefs de réseau ont profité de leur implantation aux Émirats arabes unis pour se constituer d’importants patrimoines immobiliers. Parmi eux figure Abdelkader Bouguettaia, surnommé « Bibi », soupçonné d’avoir longtemps coordonné l’importation de cocaïne au Havre avant de s’installer à Dubaï fin 2019. Il aurait continué à piloter ses activités criminelles depuis l’étranger.

Extradé vers la France en juin 2025, il a été rejugé à Lille dans trois affaires distinctes. Le 17 décembre, le parquet a requis jusqu’à quinze ans de réclusion à son encontre.

Une priorité politique et sécuritaire

Emmanuel Macron a réaffirmé cette semaine sa volonté de renforcer la coopération avec les pays où se trouvent certaines « têtes de réseau », afin de procéder à leur arrestation et de saisir leurs biens. La lutte contre le narcotrafic est devenue un enjeu central du débat public en France, notamment depuis l’assassinat en novembre à Marseille de Mehdi Kessaci, frère d’un militant engagé contre les trafics de drogue, tué en plein jour.

Pour les autorités françaises, les extraditions et saisies opérées aux Émirats arabes unis illustrent une nouvelle étape dans une stratégie visant à frapper les réseaux criminels à la fois sur le plan judiciaire, financier et international.

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