Une semaine après que le gouvernement égyptien a levé l’interdiction de voyager qui lui était imposée, l’activiste anglo-égyptien Alaa Abd el-Fattah est arrivé au Royaume-Uni, marquant la fin d’une longue période d’emprisonnement et de restrictions.

Une décennie de détention pour ses opinions
Alaa Abd el-Fattah, figure emblématique des droits de l’homme et du printemps arabe, avait été emprisonné pendant près de dix ans en raison de son opposition au traitement réservé aux dissidents par le gouvernement égyptien. Initialement condamné à cinq ans de prison, il a été retenu deux années supplémentaires, car les autorités égyptiennes refusaient de reconnaître la période qu’il avait passée en détention provisoire comme partie intégrante de sa peine. Il a finalement été libéré en septembre.

Retour au Royaume-Uni et perspectives de voyage

Sa famille indique que le militant, père d’un enfant à Brighton, pourra désormais voyager librement entre le Royaume-Uni et Le Caire, quelques mois après sa libération. Le retour d’Alaa Abd el-Fattah intervient après une levée officielle de l’interdiction de voyager qui pesait sur lui.

Pressions diplomatiques et sacrifices familiaux

La famille d’Alaa a traversé de lourdes épreuves pendant sa détention. Sa mère a frôlé la mort à deux reprises lors d’une grève de la faim de huit mois, destinée à faire pression sur le gouvernement britannique pour obtenir davantage d’actions en faveur de sa libération. Du côté du Royaume-Uni, le Premier ministre Keir Starmer a personnellement contacté le président égyptien Abdel Fatah al-Sisi à trois reprises, et le conseiller à la sécurité nationale Jonathan Powell a également exhorté les autorités égyptiennes à mettre fin à sa détention. Néanmoins, les visites consulaires britanniques à la prison avaient toujours été refusées par l’Égypte, qui ne reconnaissait pas la double nationalité du militant.

Une figure emblématique des droits de l’homme

Issu d’une famille engagée dans la défense des droits humains, Abd el-Fattah est devenu une figure de proue du printemps arabe. Son style d’écriture direct, perspicace et non sectaire lui a valu plusieurs récompenses internationales. Les récents changements à l’ambassade d’Égypte à Londres pourraient avoir contribué à l’assouplissement de la position des autorités égyptiennes, facilitant ainsi le retour de l’activiste dans son pays de résidence.

Le retour d’Alaa Abd el-Fattah marque une étape importante pour lui et sa famille, tout en rappelant les tensions persistantes entre la défense des droits de l’homme et les régimes autoritaires.