L’armée jordanienne a diffusé, vendredi 26 décembre, des images qu’elle présente comme celles de frappes aériennes ciblant des réseaux de trafic de drogue opérant dans le sud de la Syrie. Ces opérations font suite à des informations rapportées deux jours plus tôt par la télévision d’État syrienne, selon lesquelles la Jordanie avait mené des frappes contre des dépôts de captagon dans le sud et l’est du pays.
Mercredi 24 décembre au soir, la chaîne publique syrienne al-Ikhbariya avait indiqué sur Telegram que l’armée jordanienne avait visé « des réseaux de trafic de drogue et des dépôts dans le sud et l’est » de la province de Soueïda. Les images publiées par Amman montrent des explosions nocturnes et des cibles présentées comme des installations utilisées par des trafiquants.
Dans un communiqué, les forces armées jordaniennes ont précisé avoir ciblé, dans la zone de la frontière nord, des « usines et ateliers utilisés par des trafiquants d’armes et de drogue comme repaires pour lancer leurs opérations vers le territoire jordanien ». L’armée affirme que « les sites identifiés ont été détruits en coordination avec des partenaires régionaux » et qu’un certain nombre de trafiquants d’armes et de drogue ont été neutralisés alors qu’ils organisaient des opérations de contrebande vers la Jordanie.
Un habitant de la province de Soueïda, vivant à proximité de la frontière jordanienne et s’exprimant sous couvert de l’anonymat, a décrit auprès de l’AFP des « bombardements extrêmement violents », visant notamment « des routes de contrebande » utilisées par les trafiquants.
Durant la guerre civile syrienne, qui s’est étendue de 2011 à 2024, le captagon — un stimulant illégal de type amphétamine — était devenu la principale exportation illicite de la Syrie. Ce trafic constituait une source majeure de financement pour le président Bachar el-Assad, accusé d’avoir transformé le pays en véritable narco-État.
Depuis la chute de Bachar el-Assad il y a un an, les nouvelles autorités syriennes ont annoncé avoir découvert des stocks importants de captagon dans des entrepôts et d’anciennes installations militaires. De son côté, la Jordanie reste en alerte face à ce trafic : en avril dernier, elle avait intercepté une livraison en provenance de Syrie et saisi « des centaines de milliers » de pilules de captagon, illustrant l’ampleur persistante de ce commerce dans la région.