À l’approche de la sortie d’Oppenheimer au Japon le 29 mars, une projection du film a eu lieu à Hiroshima, suivie d’une discussion sur l’œuvre de Nolan. Cette approche demeure prudente, étant donné la nature extrêmement sensible du sujet pour le pays.
Il est indéniable que le film Oppenheimer de Christopher Nolan a remporté un succès retentissant. Avec une multitude de récompenses à son actif à travers le monde, il a clôturé son parcours de manière magistrale lors de la dernière cérémonie des Oscars. En effet, il a remporté pas moins de sept statuettes, dont celles du Meilleur film et du Meilleur réalisateur.
Il ne reste plus qu’un seul pays où le film sera bientôt diffusé, le 29 mars prochain : le Japon. Bien que les bombardements atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki, ayant causé plus de 210 000 décès en août 1945, soient évoqués en arrière-plan dans le film, l’œuvre se concentre principalement sur le point de vue du personnage incarné par Cillian Murphy.
Le Japon est le dernier pays où le film sera diffusé, le 29 mars prochain. Bien que les bombardements atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki, ayant entraîné plus de 210 000 décès en août 1945, soient mentionnés en toile de fond dans le film, celui-ci met principalement en avant le point de vue du personnage joué par Cillian Murphy.
La sortie du film sur le territoire nippon était incertaine en raison de la sensibilité profonde du sujet. En effet, le Japon est le seul pays au monde à avoir été touché par la bombe atomique, et ce, à deux reprises.
Une solution a pu être trouvée, comme l’expliquait Nolan dans le dernier numéro du magazine Première : « Je suis très heureux qu’Universal ait privilégié une approche plus lente, plus respectueuse pour ce marché spécifique. Qu’on ne se soit pas contenté de le sortir partout ailleurs comme un blockbuster lambda ».
Ajoutant : « Il a été confié à un distributeur local [Bitters End] capable de gérer sa diffusion de manière plus prudente, sans préjuger de la réaction des Japonais envers le film. On verra comment le film sera reçu là-bas.
Tout ce que je peux dire c’est que dans l’ensemble, jusqu’ici, le public a compris mon intention, qui était en effet de raconter l’histoire strictement du point de vue de cet homme ».
C’est précisément dans le cadre de cette approche prudente et pédagogique qu’une projection d’Oppenheimer vient d’être organisée à Hiroshima, en amont de la sortie nationale donc, suivie d’une séance de discussion. C’est dire déjà la portée symbolique, d’autant que 110 écoliers -collégiens et lycéens- ont également été invités.
Une projection et discussion à laquelle fut convié Takashi Hiraoka, ancien maire de la ville de 1991 à 1999. « Le film a été réalisé de manière à valider la conclusion selon laquelle la bombe atomique a été utilisée pour sauver la vie des Américains », a-t-il commenté, selon ses propos rapporté par le compte X Christopher Nolan Art & Updates.
Documentariste renommé, Tatsuya Mori, qui a d’ailleurs signé un documentaire consacré à la catastrophe nucléaire de Fukushima survenue en 2011, s’est également exprimé, avec un avis plus tempéré que l’ex-maire, estimant comprendre le point de vue adopté par Nolan et le fait de ne pas avoir montré les villes bombardées.
« Le film aborde indirectement la tragédie et la brutalité de la guerre nucléaire, sans montrer aucune séquence, ce qui peut être moins spectaculaire pour le public. Mais quand il touche le cœur, l’impact est puissant. Il ne s’agit pas seulement de montrer ou non des scènes d’Hiroshima et de Nagasaki ».