Ce Jeudi 3 juillet 2025, un échange téléphonique d’environ une heure entre Vladimir Poutine et Donald Trump a mis en lumière la persistance du fossé diplomatique entre Moscou et Washington sur la guerre en Ukraine. Le président russe a réaffirmé la détermination de son pays à atteindre ses objectifs militaires et politiques, tout en se disant ouvert à la reprise des négociations avec Kiev. En parallèle, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé la signature d’un accord stratégique avec une société américaine pour la production massive de drones, marquant une nouvelle étape dans la modernisation de l’arsenal ukrainien.
Un dialogue « franc » mais sans progrès
Il s’agissait du sixième entretien téléphonique entre Vladimir Poutine et Donald Trump depuis le retour de ce dernier à la Maison Blanche en janvier 2025. Qualifiée de « franche » par le conseiller diplomatique du Kremlin, Iouri Ouchakov, cette conversation a principalement porté sur le conflit ukrainien, les tensions au Moyen-Orient et les relations bilatérales.
Selon Moscou, le président russe a affirmé sa volonté de « poursuivre le processus de négociation » entamé à Istanbul, bien que ces discussions n’aient produit jusqu’ici aucun résultat tangible. Toutefois, Vladimir Poutine a clairement indiqué que la Russie « ne renoncera pas à ses objectifs », parmi lesquels figurent :
• l’annexion complète de quatre régions ukrainiennes partiellement occupées ;
• la reconnaissance de l’annexion de la Crimée (2014) ;
• et surtout, le renoncement définitif de l’Ukraine à toute adhésion à l’OTAN.
Des exigences jugées « inacceptables » par les autorités de Kiev.
Donald Trump, quant à lui, a reconnu que cette discussion n’avait permis « aucun progrès » sur le dossier ukrainien. Si l’ancien président s’était engagé durant sa campagne à œuvrer pour un cessez-le-feu rapide, cet appel met en évidence la complexité de toute médiation avec un Kremlin inflexible.
Kiev renforce ses capacités technologiques avec un accord américain
Pendant que la diplomatie piétine, l’Ukraine continue de renforcer son arsenal militaire. Jeudi, le président Volodymyr Zelensky a annoncé la signature d’un accord de production de drones avec la société américaine Swift Beat, lors d’une visite officielle au Danemark.
L’accord prévoit la fabrication de centaines de milliers de drones en 2025, un tournant majeur dans la stratégie militaire de Kiev.
« Des intercepteurs pour détruire les drones et les missiles ennemis, des quadcopters pour la reconnaissance et l’ajustement du tir, des drones de frappe à longue portée – il y aura bien plus de tout cela », a précisé Zelensky sur les réseaux sociaux.
Cette initiative s’inscrit dans la volonté de l’Ukraine de gagner en autonomie dans la production d’équipements de haute technologie, et de contrer l’avantage tactique russe dans la guerre électronique et la guerre par drones, devenue centrale dans le conflit.
Un détour par le Moyen-Orient
L’échange entre les deux chefs d’État a également abordé la situation au Moyen-Orient, en particulier la récente flambée de violence entre l’Iran et Israël. Selon le Kremlin, Poutine a plaidé pour un règlement du conflit « exclusivement par des moyens politiques et diplomatiques ».
En parallèle, Donald Trump a déclaré, dans un communiqué publié dans la soirée, qu’il souhaitait que « la population de Gaza soit en sécurité », signe que le président américain tente d’adopter une posture d’équilibre face aux tensions régionales.
Relancer les projets économiques ?
Malgré les tensions géopolitiques, les deux dirigeants ont aussi abordé la possibilité de relancer certains projets économiques conjoints. Selon Moscou, Poutine et Trump ont confirmé leur « intérêt mutuel » pour la coopération dans des domaines comme l’énergie et la recherche spatiale, bien que ces discussions soient encore à un stade très préliminaire.
Ce nouvel échange entre Vladimir Poutine et Donald Trump confirme que les canaux diplomatiques restent ouverts, mais sans progrès concret sur la résolution de la guerre en Ukraine. Tandis que la Russie campe sur ses exigences maximalistes, l’Ukraine accélère sa transformation militaire grâce au soutien des États-Unis et de ses partenaires européens. Dans ce contexte, les tensions géopolitiques restent vives, et tout règlement du conflit semble encore lointain.