Deux employés du réseau immobilier Orpi ont été licenciés après avoir tenu des propos hostiles et discriminatoires envers l’eurodéputée LFI Rima Hassan, lors d’une altercation filmée devant une agence de l’entreprise. Depuis, Orpi et son dirigeant ont été la cible de nombreuses menaces en ligne, entraînant l’ouverture d’une enquête pour “menaces” et “harcèlement en ligne”, selon le parquet de Nanterre.
L’affaire a éclaté vendredi dernier, lorsque Rima Hassan a diffusé sur le réseau social X une vidéo dans laquelle on voit une femme et un homme, présentés comme collaborateurs d’Orpi Invest Immo, scander le slogan pro-israélien “Ham Israël Haï” avant que l’homme ne lance à l’eurodéputée : « On va te la brûler ta Palestine ».
La réaction d’Orpi a été immédiate. Dans un communiqué publié dans la foulée, le président du réseau immobilier, Guillaume Martinaud, a condamné fermement les propos tenus : « Les paroles à caractère discriminatoire et menaçantes ne reflètent en aucun cas les valeurs d’Orpi France ». Il a confirmé le licenciement des deux salariés, qualifiant leurs agissements “d’inacceptables”.
Mais cette décision a provoqué une vague d’hostilité en ligne à l’encontre de l’entreprise et de son dirigeant. Depuis samedi, plusieurs messages menaçants circulent sur les réseaux sociaux. Selon une source policière, certains évoquent l’incendie d’une agence à Marseille dans la nuit de vendredi à samedi, tandis que d’autres s’en prennent directement à Guillaume Martinaud avec des propos virulents : « Tu te couches devant une militante du Hamas pour faire ta com (…) je te souhaite de couler petit pauvre ».
Face à cette escalade, le dirigeant d’Orpi a déposé deux plaintes. Le parquet de Nanterre a confirmé, mercredi 2 juillet, l’ouverture d’une enquête pour “menaces” et “harcèlement en ligne”, actuellement confiée au commissariat de Clichy. « Nous cherchons à identifier l’origine de ces messages pour affiner la compétence territoriale et déterminer le service d’enquête le plus adapté », a précisé le parquet à l’AFP.
Cette affaire intervient dans un climat déjà tendu autour des prises de position de Rima Hassan, eurodéputée franco-palestinienne, régulièrement ciblée pour son engagement en faveur de la cause palestinienne. Le geste d’Orpi, salué par certains pour son refus de tolérer des propos discriminatoires, a également suscité une réaction violente de la part de certains internautes, révélant la persistance de fractures profondes dans le débat public sur le Proche-Orient.