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Polémique à Strasbourg : la présence du FEMYSO au Parlement européen relance les accusations d’entrisme islamiste

La participation du FEMYSO (Forum of European Muslim Youth and Student Organisations) à un événement officiel du Parlement européen suscite une vive controverse. L’organisation, soupçonnée de liens avec les Frères musulmans, a été conviée à participer à l’European Youth Event (EYE), un rassemblement annuel destiné à faire entendre la voix de la jeunesse européenne. Sa présence, dans un contexte politique déjà sensible, fait grincer des dents jusque dans les rangs des eurodéputés.

Une organisation sous surveillance

Le FEMYSO se présente comme « la voix de la jeunesse musulmane en Europe ». Actif depuis plusieurs années, il est partenaire de multiples projets soutenus par l’Union européenne. Mais un récent rapport du ministère français de l’Intérieur, publié en mai, alerte sur ses liens idéologiques avec la mouvance des Frères musulmans. Ce rapport, qui évoque un risque d’entrisme dans les institutions européennes, désigne le FEMYSO comme l’un des vecteurs les plus actifs de cette stratégie de pénétration.

C’est donc dans ce climat de suspicion que l’organisation a pris part, les 13 et 14 juin, à la rencontre EYE à Strasbourg. Débats, ateliers participatifs, performances artistiques : l’événement, qui réunit des milliers de jeunes venus de toute l’Europe, est censé refléter la diversité des opinions et des engagements citoyens.

Tempête politique et manifestations à droite

La participation du FEMYSO a immédiatement enflammé les réseaux sociaux. Alexandre Saradjian, co-président des Jeunes de l’UDR, a dénoncé cette invitation :

« C’est inadmissible ! Frères musulmans, hors d’Europe. »

Le Rassemblement national (RN) a réagi avec virulence. Plus de 400 militants des Jeunes RN (RNJ) se sont rassemblés vendredi devant le Parlement européen, déployant une banderole clamant : « FEMYSO – Frères musulmans : hors d’Europe ».
Vianney Vonderscher, collaborateur de l’eurodéputé Jean-Paul Garraud, a affirmé que « pas un pouce de terrain ne sera cédé aux apprentis islamistes du FEMYSO ».

Marion Maréchal, eurodéputée et figure du groupe Identité-Libertés, a elle aussi pris la parole :

« FEMYSO diffuse son idéologie islamiste et fait la promotion de la charia auprès des milliers de jeunes présents au Parlement européen. »
Elle déplore la « faiblesse des institutions de l’UE face à l’islamisme et ses relais ».

Une controverse sur fond de financement européen

L’un des points les plus contestés concerne le soutien financier accordé par l’UE au FEMYSO : plus de 210 000 euros de subventions auraient été perçus par l’organisation ces dernières années. Pour ses détracteurs, cela équivaut à un financement indirect de l’idéologie des Frères musulmans au cœur même des institutions européennes.

FEMYSO se défend

Face à ces accusations, le FEMYSO nie tout lien organique ou idéologique avec les Frères musulmans. L’organisation assure porter « des valeurs démocratiques, inclusives et laïques » et militer pour « l’intégration harmonieuse des jeunes musulmans en Europe ». Elle dénonce une campagne de diffamation « instrumentalisée par l’extrême droite européenne » pour stigmatiser les musulmans.

L’Union européenne dans l’embarras

L’affaire met en lumière les contradictions de l’Union européenne, entre volonté d’inclusion et prudence face aux risques d’idéologisation. Si le Parlement européen prône l’ouverture et la diversité, la participation d’organisations soupçonnées de liens avec des courants fondamentalistes alimente un malaise croissant.

Alors que les tensions identitaires et les fractures politiques s’aiguisent à travers le continent, la polémique autour du FEMYSO révèle les défis que l’UE doit encore relever pour défendre ses valeurs tout en assurant la sécurité et la cohésion de ses sociétés.