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Sans surprise Kamel Daoud grand vainqueur du prix Goncourt 2024 pour «Houris»

Ce lundi 4 novembre, l’écrivain et journaliste algérien Kamel Daoud a reçu, sans la moindre surprise, le prix Goncourt 2024 pour son roman « Houris », publié chez Gallimard. L’ouvrage aborde la « décennie noire » des années 1990 de la guerre civile en Algérie durant la terreur islamiste du F.I.S.. (Sources : AFP et Reuters).

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Les éditions Gallimard interdites au Salon international du livre d’Alger

Le 27e Salon international du livre d’Alger (Sila) aura lieu du 6 au 16 novembre 2024, en raison de l’exposition du dernier roman de Kamel Daoud, Houris, publié en août.

Des sources proches de l’organisation du 27e Salon international du livre d’Alger (Sila) ont indiqué au Figaro que les autorités algériennes ont interdit la participation de la maison d’édition française Gallimard à l’événement, qui se tiendra du 6 au 16 novembre 2024.

L’information est confirmée par Antoine Gallimard : «Nous venons de recevoir un courrier qui n’apporte aucune explication quant aux raisons ou motifs qui justifient cette décision», a-t-il déclaré au site du monde de l’édition Actualitté.
Selon «ce qui se chuchote dans les milieux de la chaîne du livre à Alger», les organisateurs voudraient éviter d’avoir à justifier la présence sur les stands du salon du dernier roman de Kamel Daoud, Houris , publié en août.

Dans ce roman, une survivante d’un massacre durant l’insurrection islamiste des années 1990, enceinte, tient un long monologue avec la petite fille qu’elle attend, lui racontant la terrible histoire de ces années de sang et le silence imposé par la Charte pour la paix et la réconciliation nationale de 2015.

Selon l’article 46 de ce texte, est puni d’un emprisonnement de trois à cinq ans et d’une amende équivalente de 1700 à 3500 euros, «quiconque qui, par ses déclarations, écrits ou tout autre acte, utilise ou instrumentalise les blessures de la tragédie nationale, pour porter atteinte aux institutions de la République algérienne démocratique et populaire, fragiliser l’État, nuire à l’honorabilité de ses agents qui l’ont dignement servie, ou ternir l’image de l’Algérie sur le plan international».

«Éviter tout ce qui est français»

«Dans les faits, plusieurs romanciers et essayistes ont déjà traité de la décennie noire en Algérie. Ce n’est pas tant le sujet du livre que les critiques de Kamel Daoud sur le traitement de cette période par le pouvoir politique et sa mise en lumière par les médias français qui gênent Alger», assure une source algérienne dans le milieu de l’édition.

Dans les coulisses du Sila, un autre interlocuteur assure que «cette histoire dépasse Kamel Daoud». «La consigne verbale donnée par le ministère de la Culture est très claire : éviter tout ce qui est français. C’est bien la première fois que le Sila prend une telle orientation politique, se transformant en stand de tir contre les éditeurs et les professionnels du livre au prétexte d’une relation bilatérale compliquée.»

L’année dernière, une autre polémique avait éclaté lors de l’ouverture du Salon international du livre d’Alger : l’écrivaine française Annie Ernaux, lauréate du prix Nobel de littérature en 2022, n’avait pas pu se rendre à Alger malgré son invitation, faute de visa. Cette décision semblait liée à sa participation à une tribune publiée dans Le Monde, dénonçant “le cachot algérien” et appelant à la libération du journaliste Ihsane El Kadi. Après la médiatisation de l’incident, les autorités avaient démenti et proposé de lui délivrer un visa, mais l’auteure avait finalement décliné l’invitation.