Des gravures vieilles de 1 000 à 2 000 ans, illustrant des visages humains, ont été mises au jour sur les rives du fleuve Rio Negro en Amazonie.(Avec : Ça m’intéresse.fr).
L’Amazonie fait face à une sécheresse historique, entraînant une baisse significative du niveau de plusieurs cours d’eau. Des roches habituellement immergées sont désormais exposées. Cependant, au milieu de ces nouvelles préoccupantes, une note positive émerge : la diminution du niveau de l’eau du fleuve Rio Negro au Brésil a mis en lumière de l’art rupestre.
Les gravures, représentant des visages humains, des animaux ou encore les éléments, datent de 1 000 à 2 000 ans, indique le journal britannique The Guardian. Elles ont été découvertes une première fois en 2010, lorsque le niveau d’eau du Rio Negro était tombé à 13,63 mètres.
Certaines roches découvertes ce mois-ci présentent des rainures, ce qui peut vouloir signifier que le site était également utilisé pour fabriquer des outils en pierre, d’après l’archéologue Carlos Augusto da Silva au site d’information local Amazônia Real. Des fragments de céramiques, probablement vieilles de plusieurs milliers d’années, ont également été trouvés.
Même si elles émerveillent les spécialistes et les amateurs d’archéologie, ces gravures n’auraient pas dû être à la vue de tous. Leur découverte témoigne de la situation environnementale de la région. La sécheresse menace les cours d’eau naturelle. “Nous les trouvons splendides. Mais en même temps, c’est inquiétant”, témoigne auprès de l’AFP Livia Ribeiro, qui réside depuis 27 ans à Manaus, la capitale de l’État de l’Amazonas dans le nord du Brésil, située sur les rives du Rio Negro. “Je me demande si cette rivière existera dans 50 ou 100 ans.”
Pour Beatriz Carneiro, historienne, le site baptisé Praia das Lajes a une valeur “inestimable” pour permettre de mieux connaître les premiers habitants de la région. “Malheureusement, cela réapparaît aujourd’hui avec l’aggravation de la sécheresse”, poursuit-elle. “Le fait de retrouver nos rivières [en crue] et de maintenir les gravures immergées contribuera à leur préservation, plus encore que notre travail.”