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Archéologie : Le luxe dans l’Empire romain révélé par 60 squelettes antiques découverts dans une nécropole en Italie

Lors de travaux pour une installation solaire en Italie, une nécropole romaine a été mise au jour, révélant des sépultures luxueuses datant de l’Empire romain. Les squelettes étaient enterrés avec des bijoux en or et des chaussures en cuir coûteuses. Cette découverte, effectuée par Eos Arc, éclaire sur le statut et les croyances de l’élite romaine.(source:science et vie)

La découverte archéologique récente en Italie, menée par des experts de l’entreprise d’archéologie Eos Arc, a mis au jour une nécropole romaine près de Tarquinia, au nord de Rome. Cette trouvaille, survenue lors des travaux préparatoires pour une centrale solaire, révèle plus de 60 tombes datant du IIe au IVe siècle après notre ère. Cette découverte offre un aperçu précieux de la vie et des pratiques funéraires de l’élite romaine, enrichissant notre compréhension de l’histoire et de la culture de l’Empire romain. Elle souligne l’importance cruciale de l’archéologie dans la compréhension de notre histoire et la nécessité de préserver ces sites pour les futures recherches historiques et culturelles.

Les sépultures mises au jour dans cette nécropole romaine dévoilent un niveau de richesse et de raffinement exceptionnel. Elle caractériserait l’aristocratie de l’époque. Les squelettes, ornés de colliers, bracelets et boucles d’oreilles en or, témoignent d’une opulence rare. Les chaussures en cuir, retrouvées encore aux pieds de certains défunts, étaient probablement des articles de luxe, fabriqués sur mesure. Citons également des bagues en argent avec des initiales en ambre et gravées, des amulettes contenant des pierres précieuses.

Ces éléments, associés à des objets du quotidien comme des poteries finement travaillées, des monnaies d’époques variées et des verres aux reflets éclatants, suggèrent non seulement une richesse matérielle, mais aussi une appartenance à une classe sociale privilégiée. Les ossements, exempts de marques typiques de travaux physiques intensifs, renforcent l’idée que ces individus n’étaient pas des travailleurs manuels. Il s’agirait plutôt des membres de la haute société urbaine.

D’autre part, l’agencement et la conception des tombes elles-mêmes sont révélateurs de croyances et de pratiques funéraires sophistiquées. Chaque tombe, conçue pour refléter les demeures des défunts, était une miniature de leur vie terrestre. Les doublures en tissu luxueuses et colorées, ainsi que les tuiles et pièces en terre cuite, visaient à reproduire un cadre familier.

Cette attention portée aux détails montre une croyance profonde dans une vie après la mort. Les plaisirs et le statut de la vie terrestre devaient s’y prolonger. Ces tombes, véritables capsules temporelles, offrent un aperçu précieux des aspirations et de l’esthétique d’une élite romaine. Elle cherchait à tout prix à immortaliser sa grandeur et son statut au-delà de la mort.

Techniques et méthodologies archéologiques minutieuses dans la nécropole romaine

La nécropole romaine de Tarquinia est remarquablement préservée grâce à des caractéristiques géologiques uniques protégeant le site. Les blocs de calcaire affleurant ont formé une barrière naturelle, protégeant le site des activités agricoles modernes comme le labour. Cette protection a empêché toute perturbation ou destruction potentielle des précieux vestiges archéologiques. Les archéologues, conscients de cette protection naturelle, ont adopté des méthodes de préarchéologie. Elles consistaient en des enquêtes de terrain approfondies et la création de tranchées d’essai, pour sonder délicatement le sous-sol. Ces méthodes ont permis de détecter et d’explorer les structures funéraires sans perturber leur intégrité.

Parallèlement, une attention méticuleuse est portée à l’analyse des squelettes et des objets trouvés. Les experts s’efforcent de déterminer l’origine, l’âge et peut-être même les liens familiaux des individus inhumés. Cette analyse offrirait des indices précieux sur les aspects démographiques, sanitaires et mêmes génétiques de la population romaine de l’époque.

De plus, selon les auteurs, le cimetière pourrait être associé à un relais de type « mansio », du IIe au IVe siècle après notre ère. Il servait de halte pour les dignitaires et fonctionnaires en déplacement officiel. Il leur offrait un endroit pour se reposer et se restaurer. Dans un article de Live Science, Emanuele Giannini, d’Eos Arc, mentionne que des textes historiques font référence à une mansio nommée Tabellaria, située à environ 500 mètres du site funéraire. Elle se trouvait le long de la Via Aurelia, route antique s’étendant approximativement de Pise à Rome.

Une nécropole antique romaine aux implications historiques et culturelles actuelles

La découverte de cette nécropole romaine en Italie offre un aperçu de la vie de l’élite de l’Empire romain. Une classe souvent enveloppée de mystère et de spéculation. Les bijoux en or et les chaussures en cuir coûteux indiquent une société où la richesse matérielle était un indicateur clé du statut social. De plus, la manière dont ces individus ont été enterrés avec des objets qui semblent avoir une signification personnelle et peut-être même spirituelle offre des indices sur leurs croyances en l’au-delà. De fait, les historiens et archéologues appréhendent mieux les pratiques funéraires et les concepts de l’au-delà dans l’ancienne Rome.

La majorité des sépultures découvertes adoptaient le style « cappuccina ». Il se caractérise par des défunts couverts de tuiles en pierre ou en céramique agencées en A. Les fouilles ont révélé des tombes plus simples, des squelettes dans d’importants vases en céramique, et des traces de crémations.

Par ailleurs, le site de la nécropole ne fera pas partie du parc solaire. Il sera clôturé pour des raisons de sécurité, sans accès public. Cette approche prudente garantit que le site reste intact pour de futures explorations et découvertes. Les autorités sont confiantes dans le fait que d’autres objets seront découverts à mesure que les fouilles se poursuivent.

Après la restauration avec soins des objets, les archéologues les confiront au château de Santa Severa, pour les exposer. Datant du Moyen Âge, ce monument se dresse sur la côte près de Rome. Avec ses tours imposantes, ses murailles et son musée archéologique, il témoigne de l’histoire maritime de la région.

Archéologie : découverte de 250 sarcophages et un papyrus dans la nécropole de Saqqarah

Saqqarah dévoile une part de son mystère. Les autorités égyptiennes ont présenté les trésors qui était jusqu’à ce jour caché dans la célèbre nécropole, au sud du Caire. Soit 250 sarcophages et 150 statues de bronze, destinés à rejoindre le futur « Grand musée égyptien », près du plateau de Gizeh.rapporte national géographique.

À l’intérieur de l’un des sarcophages se trouvait un papyrus de 9 mètres de long, sur lequel seraient inscrits des versets du Livre des Morts.

Depuis 2018, le site de la nécropole de Saqqarah est activement exploré par les chercheurs. Ce site classé par l’Unesco est une mine d’or pour les historiens et les égyptologues, il est notamment connu grâce à la pyramide du roi Djéser qui avait été érigée sous la direction du célèbre architecte Imhotep, vers 2 700 avant notre ère.

En 2020, près de 60 sarcophages en bois datés du Nouvel Empire avaient été découverts sur ce site. « Le site de Saqqarah est un des plus anciens d’Égypte. On y a trouvé des tombes datant des premiers rois, vers 3 100 avant J.-C. Comme le site servait de nécropole à la capitale administrative égyptienne, Memphis, il a été utilisé pendant toute l’histoire égyptienne par les élites locales et, parfois, par les rois » explique Frédéric Payraudeau, maître de conférences en égyptologie à la Sorbonne et vice-président de la Société française d’égyptologie.

Cette année, après la grande découverte de 2020, une équipe de chercheurs a mis au jour une véritable collection de 150 statuettes de bronze qui représentent toutes sortes d’anciennes divinités égyptiennes. À ces trouvailles s’ajoutent 250 sarcophages en bois. À l’intérieur de l’un d’eux, un long papyrus de 9 mètres qui contient, selon les déclarations de Mostafa Waziri, le secrétaire général du Conseil suprême des antiquités d’Égypte lors d’une conférence de presse, « probablement des versets du Livre des Morts ».

Comme l’explique Frédéric Payraudeau, la découverte de statuettes dissimulées n’est pas une première sur ce site archéologique. Ces statuettes étaient sacrées, considérées comme des ex-voto et parfois déplacées des temples pour les déposer près « des annexes de temples ou de tombes. »

« Les dieux représentés étaient souvent les dieux locaux, ceux du temple où l’objet était offert, le dieu Ptah et la déesse Sekhmet à Memphis dans le cas des découvertes récentes, mais il existe aussi des statues de dieux « nationaux », adorés dans tout le pays, comme Osiris, dieu-roi de l’Au-delà et sa femme Isis, protectrice des mères et des enfants. En déposant cet ex-voto, on remerciait un dieu pour un bienfait ou on espérait obtenir sa protection » précise l’expert.

Les sarcophages découverts renferment des momies du 5e siècle avant notre ère, selon l’AFP. La matière du bois utilisé pour construire ces cercueils correspond aux trouvailles antérieures. « Le cercueil ou sarcophage en bois était tout à fait commun en Égypte ancienne, c’est plutôt le sarcophage de pierre qui était plus rare et réservé aux personnes de très haut rang. La plupart des cercueils trouvés récemment datent des époques tardives (1er millénaire avant J.-C.), moment où on déplaçait parfois les morts pour les protéger et il est donc plus fréquent d’avoir deux cercueils de bois emboîtés, plus faciles à déménager » souligne le maître de conférence.

Parmi ces statuettes, deux d’entre elles, qualifiées de « magnifiques » par le chef de l’équipe de restauration des antiquités du site antique de Saqqarah, Ashraf Oweis, représentent des « pleureuses », des divinités figées dans le bronze en pleurant les morts. Netfis, ainsi qu’Isis que Frédéric Payraudeau décrit comme une déesse nationale appréciée dans tout le pays. « Nous avons eu très peur lorsque nous les avons trouvées, car même notre souffle faisait un peu bouger les couches de bronze. C’était vraiment effrayant, un vrai défi. »

L’une des 150 statuettes se démarque des autres : elle représente celui qui est considéré comme le premier architecte de l’Histoire, l’ingénieur Imhotep. Cette dernière n’est pas en très bon état puisque d’après les descriptions des équipes elle ne possède plus de tête, mais « le nom du dieu y est inscrit en hiéroglyphes » affirme Frédéric Payraudeau.

Malgré les longues fouilles du site de la nécropole de Saqqarah, l’équipe d’archéologues sur place n’a pas réussi à mettre au jour la tombe d’Imhotep, qui devrait probablement se trouver dans cette zone, « même s’il n’y a aucune certitude » selon l’expert en égyptologie. « Longtemps après sa mort, Imhotep a été divinisé, considéré comme un fils du dieu local Ptah et est devenu un dieu-patron des savants et médecins. C’est pourquoi il existe beaucoup de statuettes à son nom, offertes en ex-voto » précise le maître de conférence.

Ce type de découvertes permet aux historiens et aux archéologues d’en apprendre plus sur les circonstances de la mort mais aussi sur les conditions de vie des populations qui nous ont précédés. Concernant les corps momifiés et retrouvés dans les cercueils, Frédéric Payraudeau précise qu’ils « appartenaient à l’élite. » À cette époque, les classes populaires étaient, pour la plupart « juste enterrées dans le sable sur une natte avec quelques poteries en offrandes. »

Sur place, plusieurs produits de cosmétiques et des bijoux ont été découverts tels que des boucles d’oreilles, des bracelets, mais aussi des eye-liners d’époque. « Les Égyptiens avaient l’habitude de placer dans les tombes des objets qu’ils souhaitaient utiliser dans l’Au-delà, donc il arrive de trouver des objets utilisés dans la vie quotidienne. »

Ces nombreuses découvertes constituent de vraies aubaines pour les chercheurs. « L’archéologie funéraire est une source importante pour reconstituer non seulement les circonstances de la mort, mais aussi le quotidien des anciens Égyptiens » conclut le vice-président de la Société française d’égyptologie.