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NewJeans et ADOR : la justice coréenne confirme l’injonction, un frein lourd à la carrière du groupe K-pop

Le 17 juin 2025, la Cour d’appel de Séoul a confirmé une injonction interdisant aux membres du groupe sud-coréen NewJeans de mener toute activité artistique ou commerciale en dehors du cadre fixé par leur agence ADOR. Cette décision judiciaire marque un tournant dans un conflit contractuel qui secoue l’un des groupes phares de la K-pop contemporaine et soulève des questions plus larges sur les droits des artistes et les pratiques des agences dans l’industrie musicale coréenne.

Depuis novembre 2024, NewJeans, groupe formé en 2022 et devenu rapidement un phénomène mondial, a souhaité mettre fin à son contrat avec ADOR, filiale du géant HYBE Corporation, qu’elle accuse de manquements contractuels, notamment un encadrement jugé trop restrictif et un manquement à la protection des droits des artistes. Le groupe a aussi commencé à se produire sous le nom alternatif « NJZ », contestant ainsi le monopole de l’agence sur leur image et leur activité.

Face à cette volonté d’émancipation, ADOR a saisi la justice pour obtenir une injonction, empêchant légalement NewJeans de poursuivre toute activité indépendante. La confirmation récente de cette injonction par la Cour d’appel signifie que les membres du groupe doivent suspendre leurs projets hors de l’agence, sous peine de sanctions civiles ou pénales.

Ce différend illustre la complexité des relations entre agences et artistes dans l’industrie sud-coréenne de la musique pop, où les contrats exclusifs à long terme sont la norme et où les agences détiennent un contrôle étendu sur la carrière, l’image, et les activités commerciales des groupes.

La situation de NewJeans n’est pas isolée : plusieurs autres artistes ont tenté ces dernières années de se libérer de contrats contraignants, parfois avec succès, parfois en se heurtant à des blocages juridiques importants. L’affaire interroge donc la question de l’équilibre des pouvoirs dans un secteur où la réussite économique dépend autant du talent que du contrôle de la marque et de l’image.

La décision de justice a entraîné un arrêt temporaire des activités publiques du groupe. Plusieurs marques ayant collaboré avec NewJeans ont annoncé leur retrait, remplaçant le groupe dans leurs campagnes publicitaires. Cette mise en pause fragilise la visibilité internationale d’un groupe encore jeune, mais déjà icône mondiale.

Dans un communiqué, NewJeans a indiqué respecter la décision sans pour autant renoncer à défendre leurs droits dans la suite du procès, prévu pour examiner la validité du contrat exclusif en juillet 2025. Le groupe a aussi souligné son désir de retrouver une autonomie artistique, revendication partagée par nombre d’artistes à travers le monde.

Si la cause concerne directement la K-pop et l’industrie sud-coréenne, elle rejoint un débat global sur la gouvernance des talents, la gestion des contrats, et les droits fondamentaux des artistes. La popularité mondiale de NewJeans, notamment auprès des jeunes générations, fait de ce litige un cas d’école sur la manière dont la mondialisation culturelle confronte les artistes aux structures commerciales.

Le cas NewJeans pourrait accélérer des évolutions juridiques et réglementaires en Corée du Sud. Le gouvernement coréen, sous pression depuis plusieurs années pour protéger les artistes contre les clauses abusives, observe ces dossiers avec attention.

Il reste à voir si les prochains mois permettront à NewJeans de renouer avec une carrière plus libre, ou si leur trajectoire servira d’avertissement pour d’autres artistes désireux de prendre le contrôle de leur destin artistique.