Les Jeux des BRICS débuteront à Kazan, en Russie ont commencé ce 12 et se termineront le 23 juin prochain, plus de 5000 athlètes de 97 pays sont attendus pour participer à cet événement.
La participation de la Russie aux Jeux olympiques de Paris 2024 sera limitée, avec seulement quelques rares athlètes compétissant sous bannière neutre en raison de l’exclusion du pays de la plupart des compétitions internationales. Cependant, la Russie ne cherche pas à disparaître de la scène internationale, car le sport a toujours été une question de pouvoir en Russie. Cette démonstration sera clairement illustrée à partir du mercredi 12 juin à Kazan, avec la cérémonie d’ouverture des Jeux des BRICS, une coalition composée du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud.
La cérémonie d’ouverture de ces Jeux a lieu mercredi à Kazan, en Russie.
« Lors de l’annonce de la création de cet événement, le vice-Premier ministre russe, Dmitry Chernushenko, a déclaré à la presse qu’il s’agissait d’un événement mondial, d’un produit russe ouvrant une nouvelle page dans l’histoire du sport. »
« Les BRICS, qui comprennent principalement le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud, auxquels s’ajoutent l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, initialement centrés sur des intérêts économiques et politiques, ont commencé à envisager des grands événements sportifs communs. Ainsi sont nés les Jeux des BRICS, à l’initiative du président russe Vladimir Poutine. »
« Cette initiative a suscité l’opposition du président du Comité international olympique (CIO), Thomas Bach, qui a fortement recommandé aux fédérations internationales de boycotter l’événement. »
« Aucun d’entre nous ne doit participer de quelque manière que ce soit à de tels événements prétendument sportifs à visée politique, « avait-il dit l’automne dernier.
Derrière l’organisation de ces Jeux, le gardien du temple olympique y voit une menace directe à la survie de sa maison.
« Certains veulent décider quels athlètes peuvent concourir, et dans quelles compétitions. D’autres veulent décider où leurs compétitions peuvent avoir lieu. D’autres souhaitent encore organiser leurs propres événements sportifs politiques. Ce dernier cas en particulier signifierait une prise de contrôle gouvernementale des sports internationaux, et une obsolescence du Mouvement olympique, « avait lancé Thomas Bach.
La réaction du président du CIO ne semble pas ébranler la confiance et l’assurance du président russe, qui continue à organiser de grands événements sportifs.
En février dernier, les Jeux du futur ont réuni 1400 athlètes du monde entier, lors d’une première compétition internationale de « phygital games », combinant activités physiques et numériques.
Ensuite, les Jeux des BRICS auront lieu à moins de 50 jours des Jeux de Paris. Un autre défi pour le CIO sera les Jeux de l’amitié, organisés après les Jeux paralympiques en septembre, à Moscou et à Iekaterinbourg.
Vladimir Poutine ressort de son chapeau une vieille idée qui date de la guerre froide.
Quand l’Union soviétique avait boycotté les Jeux de Los Angeles en 1984, elle avait alors décidé d’organiser sa propre compétition sportive en créant les Jeux de l’amitié.
Quarante ans après, le leader du Kremlin réanime cette idée et pointe du doigt l’hypocrisie présumée du CIO, accusé de tirer des profits financiers des athlètes.
Des primes attrayantes seront offertes aux participants des Jeux de l’Amitié, avec un montant total estimé à 70 millions de dollars, de quoi attirer les plus grands sportifs de la planète.
Malgré les appels répétés du CIO, y compris le dernier de Thomas Bach, cet événement sportif semble peu susceptible d’être compromis.
« L’offensive russe contre le CIO, menée sur tous les fronts, semble être prise très au sérieux par Lausanne », déclare Mikhaïl Degtyarev, le nouveau ministre russe des Sports, lors d’une interview au Komsomolskaya Pravda.
Interrogé sur les Jeux du futur, des BRICS et de l’Amitié, le ministre des Sports répond directement au CIO : « Nous sommes déjà bannis, cela ne sert à rien. Nous continuerons à travailler. Ils espèrent que nous partirons. Cela ne nous empêchera pas d’organiser des jeux avec d’autres pays, c’est notre droit. »
La nouvelle mascotte des Jeux des BRICS, un léopard appelé Brixik, incarne l’agilité, la force, la vitesse et la détermination – des qualités qui reflètent étrangement la stratégie de Moscou visant à redéfinir rapidement les dynamiques du sport mondial.
Cette nouvelle menace de Vladimir Poutine semble être un jeu d’échecs, alors que le leader du Kremlin déplace habilement ses pions pour prendre le contrôle de l’échiquier sportif.