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Starliner : la vérité glaçante sur la mission cauchemardesque des astronautes « bloqués » dans l’ISS

Froid polaire, pannes en série, perte de contrôle en orbite… Ce qui devait être un vol historique pour Boeing s’est transformé en mission de l’extrême pour les astronautes Sunni Williams et Butch Wilmore. Envoyés à bord de la capsule Starliner pour sa première mission habitée, ils ont vécu un véritable cauchemar dans l’espace, gardé sous silence pendant des mois par la NASA et Boeing.

Un retour sur Terre sous tension

De retour après 277 jours passés en orbite – dont 269 de plus que prévu – les deux astronautes se sont enfin exprimés lundi dernier, au Centre spatial Johnson à Houston. Lors d’un entretien avec le journaliste Éric Berger (Ars Technica), Butch Wilmore a livré un témoignage bouleversant sur les événements dramatiques qu’ils ont vécus à bord de Starliner, et sur les nombreuses pannes critiques qui ont mis leur vie en danger.

Un départ inquiétant

Tout commence après le lancement depuis Cap Canaveral. À bord de Starliner, il fait un froid glacial : à peine 10°C. Les astronautes sont obligés de remettre leurs combinaisons, alors même qu’ils devaient se reposer avant d’entamer les phases de manœuvres orbitales. Le malaise est palpable, et les inquiétudes sont fondées.

« Ma plus grande peur, c’était les propulseurs. Et ils sont tombés en panne, un par un », raconte Butch Wilmore.

La cascade de pannes

Dès l’approche de l’ISS, un premier propulseur tombe en panne. Puis un deuxième. L’astronaute prend alors le contrôle manuel du vaisseau. Mais la situation empire : trois puis quatre propulseurs cessent de fonctionner. La capsule perd alors totalement le contrôle de ses six degrés de liberté, c’est-à-dire son aptitude à se déplacer et s’orienter dans toutes les directions. À ce moment, un amarrage est risqué et un retour sur Terre n’est plus envisageable.

« On ne savait pas si on pouvait revenir. Et en fait, je pensais que ce ne serait pas possible », confie Butch Wilmore.

Les astronautes dérivent sous la station spatiale, et à cause des lois de la mécanique orbitale, ils commencent à s’éloigner. La situation devient critique.

Une tentative désespérée

Les ingénieurs du centre de contrôle prennent alors une décision radicale : couper toutes les commandes et tenter une réinitialisation complète de la capsule. Wilmore annonce :

« Mains libres ! »
Les écrans s’éteignent. La capsule est dans le noir. Mais contre toute attente, deux propulseurs repartent. Le cinquième ne lâche pas. C’est un miracle, selon les mots de l’astronaute.

« J’attribue à la providence du Seigneur le fait que ces deux jets soient revenus avant la panne du cinquième. »

L’amarrage… et la délivrance

Une fois deux propulseurs réactivés, Butch accepte de repasser en mode automatique. L’amarrage avec l’ISS est finalement possible.

« J’étais inquiet. Mais à ce moment-là, je me suis dit : on y est presque. »

Le reste de la mission se poursuivra tant bien que mal, mais sans certitude sur comment ou quand ils pourraient revenir. Il faudra attendre plusieurs mois avant qu’une capsule SpaceX, celle-là fiable, ne vienne les récupérer.

Un silence pesant

Pendant toute cette période, ni la NASA ni Boeing n’ont communiqué sur la gravité de la situation. Ce silence pose question. L’incident aurait pu tourner à la catastrophe, et l’échec de Starliner a été largement minimisé dans les médias, alors même que le président Donald Trump avait ordonné leur retour anticipé.

Des héros de l’ombre

Malgré tout, Wilmore ne cherche pas à accabler Boeing, préférant saluer les ingénieurs du centre de contrôle.

« Ces gens sont des héros. Des vrais. Ceux qui connaissent leurs systèmes sur le bout des doigts, et qui agissent vite quand tout est en jeu. »

Un symbole d’échec pour Boeing

Starliner devait être l’alternative américaine à SpaceX, un symbole de la capacité de Boeing à rivaliser dans le spatial habité. Mais cette mission restera dans l’histoire comme un naufrage technique, sauvé in extremis par le professionnalisme des astronautes et des ingénieurs au sol.