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Tensions commerciales : Trump annonce une baisse des droits de douane envers la Chine, Pékin appelle l’Europe à défendre le commerce mondial

Le président états-unien Donald Trump a annoncé mardi 22 avril une réduction « substantielle » des droits de douane imposés à la Chine, dans un geste d’apaisement qui pourrait marquer un tournant dans les relations commerciales sino-états-uniennes. Dans le même temps, Pékin appelle le Royaume-Uni et l’Union européenne à jouer un rôle actif dans la défense du commerce multilatéral, face à ce qu’il qualifie d’« intimidation unilatérale » de Washington.

Une désescalade tarifaire annoncée

Lors d’une cérémonie à la Maison Blanche, Donald Trump a surpris en indiquant vouloir revoir à la baisse les surtaxes imposées à la Chine, qui atteignent actuellement 145 %. Bien qu’il ait affirmé qu’il ne ramènerait pas les tarifs « à zéro », il a laissé entendre qu’un accord avec Pékin pourrait être proche : « Nous allons être très gentils, ils vont être très gentils, et nous verrons bien ce qui se passe », a-t-il déclaré, ajoutant que « c’est nous qui fixerons les termes de l’accord ».

Ce revirement a immédiatement rassuré les marchés : les Bourses asiatiques, de Tokyo à Hong Kong, ont rebondi le 23 avril, tandis que le dollar regagnait du terrain.

Maintien de Jerome Powell à la tête de la Fed

En parallèle, Donald Trump a affirmé qu’il n’avait pas l’intention de limoger le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell. Cette clarification intervient après plusieurs semaines de critiques virulentes de Trump envers la Fed, qui avaient déstabilisé les marchés financiers. Le maintien de Powell est perçu comme un autre signal d’apaisement destiné aux investisseurs.

Un contexte tendu : surtaxes croisées et inquiétude sur les échanges

Début avril, l’administration Trump avait imposé une vague de tarifs douaniers punitifs sur les produits importés, touchant à la fois l’Europe, l’Asie et plus particulièrement la Chine. Les surtaxes ont été ramenées à 10 % pour tous les partenaires sauf Pékin, pour qui elles sont restées à 145 %. En réponse, la Chine a imposé des droits de 125 % sur les produits états-uniens.

Le secrétaire au Trésor états-unien, Scott Bessent, a reconnu lors d’un échange privé à Washington que cette situation était intenable, qualifiant les surtaxes d’« embargo commercial » nuisant aux deux économies.

Pékin sollicite Londres et Bruxelles

Face à cette guerre commerciale ouverte, la Chine intensifie ses efforts diplomatiques. Le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a exhorté le Royaume-Uni et l’Union européenne à « protéger l’ordre commercial multilatéral ». Lors d’un appel téléphonique avec son homologue britannique, David Lammy, il a confirmé que des discussions économiques sont « en cours de préparation ». Un message similaire a été adressé à l’Autriche et, plus largement, à Bruxelles.

Wang Yi a insisté sur la nécessité, pour la Chine et l’Europe, de « défendre d’un commun accord » un commerce international fondé sur des règles, en opposition aux pratiques « unilatérales » des États-Unis.