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Un ancien cadre de l’Agence France Museums mis en examen soupçonné de trafic d’antiquités

Jean-François Charnier est soupçonné d’avoir soutenu la vente d’antiquités égyptiennes au Louvre Abu Dhabi malgré les doutes sur leur origine.

Jean-François Charnier un ancien cadre de l’agence France muséums , a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire jeudi dernier, dans le cadre d’une enquête sur un trafic d’antiquités égyptiennes volées qui auraient été vendues au Louvre Abu Dhabi.

Interpellé lundi, Jean-François Charnier a été présenté jeudi à l’issue de sa garde à vue à un juge d’instruction. Il a été mis en examen pour blanchiment par facilitation de la justification mensongère de l’origine de biens de l’auteur d’un crime ou d’un délit et placé sous contrôle judiciaire, a précisé une source judiciaire.

Noémi Daucé, conservatrice du patrimoine, également placée en garde à vue lundi, a été relâchée mercredi sans poursuites à ce stade, a précisé cette source. Jean-François Charnier, ancien cadre de l’Agence France Museum (AFM), est soupçonné d’avoir favorisé la vente d’antiquités égyptiennes au Louvre Abu Dhabi malgré les doutes sur leur origine frauduleuse, selon une source proche du dossier.

Diplômé de l’École du Louvre, ancien directeur Culture et Patrimoine à l’Agence française pour le développement d’Al-Ula en Arabie saoudite, il a été le directeur scientifique de l’Agence France Museums chargé de choisir les œuvres pour le Louvre Abu Dhabi. Dans le cadre de cette enquête conduite par l’Office central de lutte contre le trafic de biens culturels (OCBC), l’ancien patron du Louvre, Jean-Luc Martinez, a été mis en examen en mai et placé sous contrôle judiciaire.

Jean-Luc Martinez, qui conteste les faits, est poursuivi pour complicité d’escroquerie en bande organisée et blanchiment par facilitation mensongère de l’origine de biens provenant d’un crime ou d’un délit. Il est soupçonné d’avoir «fermé les yeux» sur de faux certificats d’origine de cinq pièces d’antiquité égyptiennes acquises «pour plusieurs dizaines de millions d’euros» par le Louvre Abu Dhabi, l’antenne du musée parisien dans la capitale des Émirats arabes unis.

Né d’un accord intergouvernemental signé en 2007 entre les Émirats arabes unis et la France et lié au musée du Louvre par un accord de coopération, le Louvre Abu Dhabi dépend du ministère de la Culture et du Tourisme de l’émirat. Dans cette information judiciaire menée depuis 2020 par des juges d’instruction parisiens après deux ans d’enquête préliminaire, au moins trois autres personnes – un expert en archéologie méditerranéenne, un marchand et un galeriste germano-libanais – sont mises en examen.

Ce trafic concernerait des centaines de pièces et porterait sur plusieurs dizaines de millions d’euros, selon des sources proches du dossier.

Trafic d’antiquités : l’ancien patron du Louvre Jean-Luc Martinez mis en examen

Jean-Luc Martinez, ancien président-directeur du musée du Louvre, a été mis en examen dans une enquête sur un trafic d’antiquités du Proche et Moyen-Orient pour « blanchiment et complicité d’escroquerie en bande organisée ». Il avait été placé en garde à vue lundi 23 mai dernier avec deux égyptologues, avant d’être libéré.

Un ancien président-directeur du musée du Louvre, Jean-Luc Martinez, a été mis en examen mercredi dernier à Paris pour « blanchiment et complicité d’escroquerie en bande organisée » et placé sous contrôle judiciaire dans une enquête sur un trafic d’antiquités du Proche et Moyen-Orient, a-t-on appris jeudi de source judiciaire.

Jean-Luc Martinez, qui est aujourd’hui ambassadeur pour la coopération internationale dans le domaine du patrimoine, avait été placé lundi en garde à vue avec deux éminents égyptologues dans les locaux de l’Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC). Les deux spécialistes ont été libérés sans poursuites à ce stade, a précisé cette source.

Les deux spécialistes ont été libérés sans poursuites à ce stade, a-t-elle ajouté. L’ancien président-directeur du musée a été mis en examen pour « complicité d’escroquerie en bande organisée et blanchiment par facilitation mensongère de l’origine de biens provenant d’un crime ou d’un délit », a précisé la source judiciaire.

Selon l’hebdomadaire français Le Canard enchaîné, qui a annoncé les gardes à vue, les enquêteurs cherchent à savoir si Jean-Luc Martinez aurait « fermé les yeux » sur de faux certificats d’origine de cinq pièces d’antiquité égyptiennes, dont une stèle en granit rose de Toutankhamon, acquises par le Louvre Abu Dhabi « pour plusieurs dizaines de millions d’euros ».

Jean-Luc Martinez, patron du Louvre de 2013 à l’été 2021, est aujourd’hui ambassadeur pour la coopération internationale dans le domaine du patrimoine. Une enquête préliminaire portant sur des soupçons de trafic d’antiquités provenant de pays instables du Proche et Moyen-Orient avait été ouverte en juillet 2018 par la Juridiction nationale chargée de la lutte contre la criminalité organisée (Junalco) du parquet de Paris.

Ce trafic concernerait des centaines de pièces et porterait sur plusieurs dizaines de millions d’euros, selon des sources proches à l’époque.

Association de malfaiteurs et blanchiment en bande organisée

Dans cette affaire, au moins trois autres personnes sont poursuivies pour « escroqueries en bande organisée, association de malfaiteurs et blanchiment en bande organisée ». Un expert en archéologie méditerranéenne et son mari avaient été mis en examen en juin 2020 et placés sous contrôle judiciaire.

Ils sont soupçonnés d’avoir « blanchi » des objets archéologiques pillés dans plusieurs pays en proie à l’instabilité depuis le début des années 2010 et l’émergence des Printemps arabes: Egypte, Libye, Yémen ou Syrie. Un galeriste germano-libanais a également été placé en détention provisoire en mars dernier. L’OCBC cherche à déterminer les conditions d’acquisition par le Louvre Abu Dhabi, via ce galeriste, des cinq antiquités sorties illégalement d’Egypte, d’après le Canard Enchaîné.