Ce phénomène de dépérissement, qui se traduit par une décoloration, est provoqué par la hausse de la température de l’eau, elle même induite par le réchauffement climatique.
Un blanchiment « généralisé » touche à nouveau la Grande Barrière de corail, ont annoncé, vendredi dernier (18 mars), les autorités australiennes. Des températures océaniques supérieures à la moyenne, au large du nord-est de l’île continent menacent ce site de biodiversité déjà fragile.
« Le blanchissement a été détecté dans l’ensemble du parc marin », a déclaré l’autorité du site de la Grande Barrière de corail, dans sa mise à jour hebdomadaire.
Ce phénomène de dépérissement, qui se traduit par une décoloration, est provoqué par la hausse de la température de l’eau – conséquence du réchauffement climatique – qui entraîne l’expulsion des algues symbiotiques donnant au corail sa couleur vive.
Les vols de surveillance au-dessus du récif, qui s’étend sur une surface de 2 300 kilomètres, ont révélé des dommages dus au stress thermique, selon l’autorité.
Au cours de la semaine, les températures de la mer, dans l’ensemble du parc marin, se situaient entre 0,5 et 2 degrés Celsius au-dessus de la moyenne, tandis que l’extrême nord et les zones côtières ont enregistré des températures entre 2 et 4 degrés au-dessus de la moyenne.
L’autorité a indiqué qu’une « mortalité précoce » avait été signalée « là où le stress thermique a été le plus important ».
Ce constat intervient au moment où l’Unesco va procéder à une inspection du site, pour vérifier son état de santé.
Si les résultats de la mission, qui doivent être présentés en juin 2022 au Comité du patrimoine mondial, s’avèrent négatifs, la Grande Barrière pourrait rejoindre la liste des sites en péril, a avancé l’Unesco.
En 2015, lorsque l’ONU avait menacé de rétrograder le statut de la Grande Barrière, inscrite au patrimoine mondial depuis 1981, l’Australie avait lancé un plan d’investissement de plusieurs milliards de dollars pour lutter contre la détérioration du récif. Mais, depuis, l’ensemble a durement souffert, après trois épisodes très graves de blanchissement des coraux, en 2016, 2017 et 2020.
Selon une étude récente, le blanchissement a touché 98 % de la Grande barrière de corail australienne depuis 1998, épargnant donc seulement une infime partie du récif.
« Cela montre la pression constante que subit aujourd’hui notre récif en raison du réchauffement climatique », s’est alarmée Lissa Schindler, de la Conservation marine australienne.
« Un récif sain peut se remettre du blanchiment des coraux, mais il lui faut du temps. L’augmentation de la fréquence des vagues de chaleur marine, principalement due à la combustion du charbon et du gaz, signifie qu’il n’aura pas ce temps », explique-t-elle.
L’économie australienne repose encore grandement sur les énergies fossiles et les partis politiques reçoivent des financements significatifs de donateurs liés aux industries du charbon et du gaz
Joseph Kouamé