Climat : le « glacier de l’apocalypse » serait sur le point de s’effondrer en Antarctique.

Le glacier Thwaites, en Antarctique, surnommé « le glacier de l’Apocalypse », se fissure de plus en plus vite, ouvrant la voie à un scénario catastrophe pour la planète.

Il s’agit d’un immense bloc de glace de 120 km de large, 600 km de long et 3 km de profondeur – soit une taille comparable à celle de la Floride ou à la Grande-Bretagne – qui trône dans l’ouest de l’Antarctique. Le glacier de Thwaites, surnommé « le glacier de l’Apocalypse », suscite, depuis quelques temps, de vives inquiétudes de la part des glaciologues.

Et pour cause, son plateau est désormais lézardé de fissures qui pourraient aboutir à un scénario catastrophe pour la planète, avec la libération potentielle de milliers d’icebergs d’ici à cinq ans, selon les conclusions d’un programme d’étude mené par la Dr Erin Pettit, glaciologue états-unien spécialisée dans les questions liées au changement climatique.

Il s’agirait là d’un point de non-retour qui entraînerait probablement sa disparition totale, et ferait monter le niveau des mers d’au moins plusieurs dizaines de centimètres.

Le glacier Thwaites menace de disparaître.

C’est grâce à des travaux mêlant données satellites, radars souterrains et mesures GPS que l’équipe du Dr Pettit a mis en évidence la formation de cassures sur la plateforme de glace qui maintient le glacier. De plus, un robot plongeur a permis d’établir que la glace se creuse sous le glacier, rajoutant à la fragilité globale de la structure.

De quoi susciter une certaine inquiétude, d’autant que le glacier rejette déjà 50 milliards de tonne de glace dans l’océan chaque année sous l’effet du réchauffement climatique, et que ce chiffre ne cesse de croître. À ce rythme, la zone flottante du glacier pourrait avoir disparu d’ici à cinq ans, avec des conséquences cataclysmiques pour la planète, alertent les glaciologues en charge du projet d’étude.

« Je le visualise un peu comme cette vitre de voiture où vous avez quelques fissures qui se propagent lentement, puis soudain vous passez sur une bosse dans votre voiture et tout commence à se briser dans toutes les directions », compare Erin Pettit, principale coordinatrice du projet d’étude du glacier, dans un entretien à la BBC.

Plus angoissant encore : selon ses travaux, la chercheuse estime qu’une disparition du glacier entraînerait une augmentation du niveau des mers de 65 centimètres, et ce chiffre pourrait même monter jusqu’à 3 mètres à plus long terme.

Conséquence logique, si Thwaites venait à disparaître dans les années à venir, des millions de personnes habitant près des cotes seraient contraintes à l’exil dans un délai étonnamment court. C’est pourquoi le glacier fait désormais l’objet d’une surveillance étroite, notamment avec le projet britannico – Etats-Uniens ITGC (International Thwaites Glacier Collaboration).

Ce programme vise principalement à évaluer régulièrement l’état et le comportement du glacier, grâce à des équipes de scientifiques dépêchées sur place à chaque saison d’été en Antarctique. Ces derniers vont également se rendre sur place pour récolter de nouvelles données (température de l’eau, courants marins) et affiner les divers scénarios pour le futur de la zone.

Charles Louvain

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