Le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, a annoncé, ce mercredi, qu’il allait assister au sommet de l’Otan organisé fin juin à Madrid,. Une première pour un chef du gouvernement nippon. À Madrid, le Premier ministre japonais soulignera les liens entre les inquiétudes sécuritaires en Europe et en Asie.
La Suède et la Finlande, qui aspirent à devenir membres de l’Otan, participeront également au sommet de Madrid fin juin, ainsi que le nouveau président sud-coréen Yoon Suk-yeol, une première, là aussi, pour Séoul.
Le Japon n’est pas membre de l’Otan et sa Constitution est pacifiste, mais cet étroit allié des États-Unis et membre du groupe du G7 participe aux sanctions internationales contre Moscou et a livré des équipements non offensifs à l’Ukraine. « En tant que seul pays d’Asie au sein du G7, les capacités diplomatiques du Japon sont testées », a déclaré Fumio Kishida à la presse, rappelant que des tentatives de modifier unilatéralement le statu quo par la force ne devaient être tolérées « nulle part dans le monde ». Sa participation au sommet de l’Otan sera « une première pour un Premier ministre japonais », a-t-il ajouté, précisant qu’il comptait souligner, à cette occasion, les liens entre les inquiétudes sécuritaires en Europe et en Asie, où les ambitions géopolitiques de la Chine, alliée de la Russie, préoccupent notamment Tokyo.
Fumio Kishida a accueilli, fin mai, dans la capitale, un sommet du « QUAD », alliance informelle réunissant le Japon, les États-Unis, l’Australie et l’Inde, visant à faire contrepoids à l’influence grandissante de la Chine en Asie-Pacifique. « L’Ukraine pourrait être l’Asie orientale de demain » a par ailleurs affirmé vendredi dernier le Premier ministre japonais lors d’une conférence sur la sécurité régionale à Singapour.
Didier Maréchal