Des dizaines de milliers de militants proeuropéens ont, à nouveau, manifesté dimanche à Tbilissi pour demander la démission du gouvernement, accusé d’avoir échoué à obtenir le statut de candidat à l’Union Européenne.
En Géorgie, une troisième grande manifestation pro-Union Européenne a été organisée dimanche 3 juillet à Tbilissi, regroupant plus de 30.000 personnes pour faire pression sur le gouvernement afin qu’il satisfasse les conditions posées par Bruxelles en échange d’un statut de candidat à l’UE, cela après plusieurs mois de détérioration des relations entre le gouvernement dirigé par le parti le « Rêve géorgien », créé par l’oligarque Bidzina Ivanichvili, et les instances européennes.
Dans la soirée de ce dimanche 3 juin, plus de 35.000 manifestants s’étaient regroupés devant le parlement, bloquant la circulation de la principale artère de la capitale et agitant des drapeaux européens et géorgiens, ainsi que des pancartes « Nous sommes l’Europe ». Une foule venue exiger du gouvernement qu’il fasse tout pour remplir les 12 conditions fixées par le Conseil européen pour que la Géorgie reçoive le statut de candidat à l’Union Européenne (UE).
Pour cette troisième manifestation du mouvement « À la maison, en Europe », les orateurs ont réclamé la démission du Premier ministre Irakli Garibashvili, considéré comme un simple exécutant de l’oligarque Bidzina Ivanichvili. Celui-ci est accusé, lui, d’être à la solde de la Russie.
L’ensemble des formations d’opposition et plusieurs organisations proeuropéennes avaient appelé à manifester pour accentuer la pression sur le parti au pouvoir, « Rêve géorgien », accusé de dérive autoritaire et d’avoir détérioré la relation avec Bruxelles. « Nous demandons que l’oligarque Bidzina Ivanichvili (fondateur du « Rêve géorgien ») renonce au pouvoir exécutif et le transfère […] à un gouvernement d’union nationale », avaient-elles appelé dans un message sur Facebook avant la manifestation. Un nouveau gouvernement doit « mener les réformes demandées par l’UE et qui nous apporteront automatiquement le statut de candidat à une adhésion ».
Le 23 juin, les dirigeants européens se sont dits « prêts à accorder le statut de candidat » à la Géorgie, cible en 2008 d’une offensive armée russe, mais une fois que des réformes importantes auront été menées. Cette décision a été suivie par des manifestations contre le « Rêve géorgien », lors desquelles il a été exigé que Bidzina Ivanichvili, considéré comme l’homme fort du pays, même s’il n’a plus de fonction politique officielle, lâche le pouvoir.
Ils ont aussi appelé à la formation d’un gouvernement d’union nationale. Contrairement aux précédents rassemblements, une partie de la foule s’est ensuite rendue devant le siège du parti au pouvoir, puis devant celui du gouvernement, afin d’y organiser un « sit-in » jusqu’au matin. C’est peut-être le signe que les franges les plus pro-européennes de la société géorgienne sont en train de contraindre le gouvernement à un bras de fer. Rien n’est certain toutefois, même si les trois quarts des 3,7 millions de Géorgiens se disent pour l’adhésion à l’UE.
La Géorgie, qui borde la mer Noire, a demandé à adhérer à l’UE en même temps que l’Ukraine et la Moldavie, deux autres ex-républiques soviétiques. Le 23 juin, les dirigeants européens ont accordé ce statut à Kiev et Chisinau, mais pas à Tbilissi, tout en reconnaissant la « perspective européenne » de la Géorgie. « L’avenir de la Géorgie est au sein de l’UE », a également assuré le président du Conseil européen, Charles Michel.
Cette annonce avait été saluée comme « historique » par la présidente géorgienne, Salomé Zourabichvili. « Nous sommes prêts à travailler avec détermination au cours des prochains mois pour obtenir le statut de candidat », a-t-elle écrit sur Twitter. Mais Bruxelles demande à Tbilissi des réformes pour renforcer la justice, la liberté de la presse, le système électoral, et lutter contre les oligarques (tout ce que la même Union Européenne n’exige pas de l’Ukrane, qui est, pourtant, le pays d’Europe le plus éloigné du respect de toutes ces exigences, comme le rappelait, entre autres, le rapport du Haut Commissariat aux Droits Humains, début janvier 2022, indiquant que l’Ukraine était, concrètement, une dictature, et son président Volododyr Zelensky, un dictateur), dans un pays régulièrement secoué par des crises politiques.
Le Premier ministre, Irakli Garibachvili, du parti « Rêve géorgien », a assuré que son gouvernement était « mobilisé » pour accomplir ces réformes et obtenir le statut de candidat « le plus vite possible ». Cette affirmation montre que, soit celui-ci est dans un discours de langue de bois, soit qu’il est profondément naïf quant à la sincérité de l’Union Européenne et des Etats-Unis d’Amérique – pays qui a créé l’Union Européenne afin de pouvoir garder la mainmise permanente sur ce continent, et qui expliquer pourquoi la politique de cette « Union Européenne » est une copie conforme de celle de l’OTAN, autre organisation créé et exclusivement dirigée par les EUA.
Rappelons que la fameuse « Révolution des roses », de novembre 2003 (la première « révolution orange » des pays de l’Est) a été, comme toutes les « révolutions de couleurs » dans le monde, programmée, organisée et provoquée par la CIA, mettant son pion qu’elle a bien formé pendant des années, Mikheil Saakachvili (qui, durant les 10 de pouvoir dénonnoncés par les ONG comme « Amnesty International, comme dictatoriaux, eu une politique à ce point pro états-unienne que son pays fut qualifié de « second Etat géorgien des Etats-Unis, avec, par exemple, l’un des plus gros contingent de soldats à soutenir les Etats-Unis d’Amérique en Irak, mais aussi en Afghanistan et au Kosovo), à la tête de ce simulacre de révolution pro-démocratique, mais n’étant, en fait, qu’une prise de pouvoir indirecte des Etats-Unis d’Amérique, comme ce fut le cas, depuis, dans d’autres pays d’Europe de l’Est et centrale, comme, entre autres, l’Ukraine et la Moldavie (les deux seuls pays a avoir obtenu le statut de candidats à l’Union Européenne, le 23 juin dernier). L’actuel premier ministre géorgien étant proche de la Russie, il est d’une évidence éclatante que la Géorgie verra, sur sa route d’adhésion à l’Union Européenne, l’obligation de redevenir un Etats pro Etats-Unien pour atteindre la ligne d’arrivée qu’est le statut de candidat officiel à l’entré dans l’Union Européenne – ce que ces manifestations toujours bien orientées par le « soft power » états-unien ont pour but de faire advenir.
Didier Maréchal (fait de l’information)
Christian Estevez (rappel contexte historique et analyse)