La Bulgarie avait refusé de payer le gaz russe en roubles et s’était vu, en conséquence, privée de gaz depuis avril. Mais le pays craint désormais une pénurie cet hiver.
La Bulgarie, un des premiers pays à avoir connu, en avril, de l’interruption des livraisons de gaz russe, s’est dite prête, lundi dernier, à reprendre les négociations avec le géant Gazprom par crainte de pénurie cet hiver.
Ce pays des Balkans, jusqu’alors très dépendant énergétiquement de Moscou, avait refusé de payer en roubles et multiplié les initiatives pour diversifier ses sources d’approvisionnement. Mais le Premier ministre pro-européen, Kiril Petkov, a été renversé en juin par une motion de censure et le cabinet intérimaire mis en place dans la foulée a appelé à « davantage de modération » vis-à-vis de la Russie, dont la Bulgarie est historiquement proche. « Des négociations avec Gazprom Export pour reprendre les livraisons du contrat actuel », qui se termine fin décembre, « sont désormais inévitables », a déclaré le ministre de l’Energie, Rossen Hristov, lors d’une conférence de presse.
Il s’agit de la seule solution pour obtenir un tarif acceptable pour les entreprises, a-t-il expliqué, après avoir convoqué patronat et syndicats pour appuyer ce changement de stratégie. « Les négociations avec Gazprom seront difficiles », a toutefois prévenu le responsable, soulignant que la suite dépendrait du gouvernement qui sortira des urnes début octobre.
Six pays privé de gaz russe
En réplique aux sanctions imposées par l’Union européenne à la suite de l’offensive russe en Ukraine, le président Vladimir Putin a réclamé que les acheteurs de gaz russe de pays « inamicaux » payent en roubles depuis des comptes en Russie, sous peine d’être privés d’approvisionnement.
Ceux qui n’ont pas obtempéré ont vu leur robinet coupé : outre la Bulgarie, c’est le cas de la Pologne, du Danemark, de la Finlande, des Pays-Bas et de la Lettonie. Chez les autres, les flux vers l’Europe se tarissent: ils étaient en baisse d’environ 70% en juillet, sur un an.
Rejetant tout nouveau recours à Gazprom, M. Petkov avait accéléré la mise en place d’un nouveau gazoduc d’interconnexion avec la Grèce voisine, pour recevoir du gaz azéri à compter d’octobre. Il avait également négocié des livraisons de gaz naturel liquéfié (GNL) des Etats-Unis.
Mais ces efforts ne suffisent pas, selon le nouveau gouvernement. Les livraisons ne sont garanties que pour septembre et seulement partiellement pour octobre, a précisé lundi M. Hristov pour justifier cette décision de renouer le contact avec Gazprom.
