Les États-Unis prêts à envoyer des bombardiers B-21 Raider en Australie!

Les États-Unis prévoient de fournir des bombardiers stratégiques B-21 Raiders de Northrop Grumman à l’Australie.

Frank Kendall, secrétaire états-unien de l’armée de l’air, a répondu à une question des journalistes sur les livraisons de bombardiers stratégiques B-21 Raider lors d’un briefing dans la capitale australienne . Il a déclaré que les États-Unis étaient prêts à envisager une telle possibilité si la Royal Australian Air Force en faisait la demande.

En juillet, l’US Air Force a envoyé quatre bombardiers stratégiques B-2 « Spirit » sur la base aérienne d’Amberley, située dans le Queensland [Nord-est de l’Australie]. Cela représente 20% des avions de ce type que la compagnie aérienne exploite actuellement. Le déploiement est destiné à soutenir «l’initiative de coopération renforcée» énoncée dans l’accord de défense entre Washington et Canberra et à renforcer l’interopérabilité avec la Royal Australian Air Force [RAAF]. Mais, à l’avenir, il pourrait aussi avoir de tels dispositifs…

En effet, lors de son déplacement à Canberra, où il rencontra notamment l’Air Marshal Robert Chipman, le nouveau chef d’état-major de la RAAF, le secrétaire états-unien à l’Air Force, Frank Kendall, n’écarta pas la possibilité que l’Australie se dote d’une capacité de frappe à longue portée qui reposerait sur B-21 Raider, bombardier stratégique en développement chez Northrop-Grumman, remplacera le B-2 Spirit à partir de 2025. C’est, en tout cas, ce qu’il a suggéré alors qu’il était interrogé par « The Strategist », une publication affiliée à l’Australian Strategic Policy Institute [ASPI].

« Je ne pense pas qu’il y ait de limitation fondamentale dans les domaines dans lesquels nous pouvons coopérer. Si l’Australie avait besoin d’une capacité de frappe à longue portée… alors nous serions prêts à avoir une conversation avec elle à ce sujet », a en effet répondu M. Kendall à une question portant sur une possible implication australienne dans le développement du B-21 Raider. « Je pense que les États-Unis, en général, seraient disposés à parler avec l’Australie de tous les domaines susceptibles de l’intéresser et pour lesquels nous pourrions l’aider », a-t-il ajouté.

A ce jour, et à de rares exceptions près [notamment dans le cadre des relations militaires avec Londres], Washington a systématiquement refusé d’exporter ses équipements militaires les plus sensibles, comme des avions militaires de supériorité aérienne F-22A Raptor, des bombardiers stratégiques [B-2 Spirit , B-1 Lancer, etc.] et sous-marins à propulsion nucléaire. C’était du moins vrai jusqu’à la formation de la confédération AUKUS, l’union de l’Australie, du Royaume-Uni et des États-Unis.

Mais, pour cela, l’Australie doit encore exprimer le besoin du bombardier B-21 « Raider »… Une hypothèse que le chef d’état-major de la RAAF ne peut totalement écarter. « Si nous devions investir dans une capacité de frappe à longue portée, alors cela devra être fait de façon équilibrée. Nous devrions être en mesure de protéger et de maintenir ces plateformes […]. Donc, bien que nous puissions travailler avec les États-Unis sur le B-21, ce ne sera qu’une petite partie de la capacité de frappe globale dont nous avons besoin », a-t-il dit. L’autre partie devrait reposer sur des sous-marins nucléaires d’attaque, promis dans le cadre du pacte AUKUS.

L’US Air Force a commandé 100 exemplaires du B-21 Raider à Northrop Grumman en octobre 2015, pour un montant estimé à 80 milliards de dollars. Selon l’évaluation du Pentagone, l’achat et le maintien en condition opérationnelle [MCO] de ces bombardiers coûteront 203 milliards de dollars sur trente ans. C’est 25,1 milliards de moins que prévu initialement.

Actuellement, le B-21 « Raider » n’a pas été officiellement annoncé et des détails sur ses futures capacités petit à petit . On sait seulement qu’il utilise des technologies « matures » et qu’il est conçu dans une architecture ouverte pour pouvoir intégrer ultérieurement de nouvelles fonctions. Si le bombardement stratégique est sa mission première, il peut aussi bien mener des attaques conventionnelles que des missions de guerre électronique. Ces deux derniers points peuvent intéresser la RAAF.

Didier Maréchal

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