La police a confirmé, ce mercredi, le décès de Myles Sanderson, le second suspect des attaques au couteau qui ont fait dix morts et 18 blessés dimanche dernier.
L’homme de 32 ans avait été arrêté quelques heures plus tôt. (source AFP).
La chasse a pris fin. Le dernier suspect des attaques qui ont fait 10 morts et 18 blessés, dimanche 4 septembre dernier, dans une communauté du centre du Canada est mort après avoir été interpellé. «Peu après son arrestation, Myles Sanderson est entré en détresse médicale», a expliqué à la presse la commissaire adjointe de la Gendarmerie royale du Canada, Rhonda Blackmore, sans donner plus d’explication sur ce malaise. «Il a été déclaré mort à l’hôpital», a-t-elle ajouté.
Un peu plus tôt, la police avait annoncé son arrestation. « Myles Sanderson a été localisé et placé en garde à vue près de Rosthern, en Saskatchewan, vers 15H30 » (23H30, heure de Parus), a indiqué la police de la province sur son compte Facebook. « Il n’y a plus de risque pour la sécurité publique lié à cette enquête », a-t-elle ajouté en profitant pour remercier les habitants qui ont fourni des « renseignements pertinents ».
Les forces de l’ordre traquaient depuis dimanche, dans le Centre-Ouest du pays, Myles Sanderson, 32 ans, suspecté d’être responsable, avec son frère Damien, de l’une des attaques les plus meurtrières de ces dernières années dans le pays. Connu des services de police et de la justice pour de multiples faits de violence, des vols, Myles Sanderson était déjà recherché depuis mai dernier pour ne pas avoir respecté son contrôle judiciaire.
Son frère retrouvé mort
Lundi, le corps de son frère Damien Sanderson, soupçonné d’être son complice, a été retrouvé, lardé de plusieurs coups de couteau à proximité des lieux des crimes. Les circonstances de sa mort restent à éclaircir, mais il pourrait avoir été tué par son frère, selon la police.
« Comme nous ne savons pas où il se trouve, nous demandons à la population de prendre les précautions nécessaires », avait répété inlassablement la police, qui avait étendu la zone de recherche à toute la province de la Saskatchewan, vaste territoire rural fait d’immenses prairies.
Communauté autochtone ciblé par les attaques
Mercredi, les autorités ont révélé l’identité des personnes tuées, dont neuf sur 10 sont issues de la communauté autochtone de James Smith Cree Nation. Il s’agit d’hommes et de femmes âgés de 23 à 78 ans. Parmi les blessés, il y a un « jeune adolescent » et dix-sept adultes, a ajouté la police fédérale.
Avant que ne soit annoncé l’arrestation du suspect, et pour la première fois depuis dimanche, certaines familles ont pris la parole publiquement pour raconter leur « cauchemar ». « C’est un moment difficile pour nos familles », a confié Mark Arcand à la presse, évoquant des « actes horribles et insensés ». Sa sœur, Bonnie Burns, 48 ans, et son neveu, Grégory Burns, 28 ans, figurent parmi les victimes.
Jusqu’ici, les proches avaient choisi de s’exprimer presque uniquement sur les réseaux sociaux, demandant aux médias de rester à l’écart de leur communauté qui compte seulement 3.400 personnes. « J’ai perdu beaucoup de membres de ma famille, il y avait des corps partout sur le sol, certains décédés et plusieurs autres avec de graves blessures au couteau et des saignements », a ainsi décrit Michael Brett Burns sur Facebook.
D’après la police, certaines victimes ont été ciblées quand d’autres ont été frappées au hasard. Au Canada, les autochtones représentent environ 5 % des 38 millions d’habitants, et vivent dans des communautés souvent ravagées par le chômage et la pauvreté. Ils sont aussi plus souvent victimes d’homicides.
Dix patients étaient toujours hospitalisés et trois restaient dans un état critique, selon les autorités sanitaires. Ces dernières années, le Canada a vécu une succession d’événements d’une violence rare pour le pays. En avril 2020, un tireur s’étant fait passer pour un policier avait tué 22 personnes en Nouvelle-Ecosse. En janvier 2017, six personnes avaient péri et cinq ont été blessées dans des attaques contre une mosquée de Québec.
