Kazakhstan : Le président rebaptise la capitale du nom d’Astana

Renommée Nur-Sultan en 2019, la capitale du Kazakhstan reprend son ancien nom d’Astana. Autre changement entériné : la durée du mandat présidentiel passe à sept ans non renouvelables.

Le président kazakh a signé, samedi 17 septembre 2022, une loi qui rend à la capitale du pays son ancien nom d’Astana. Il rompt ainsi avec l’héritage de l’ex-chef d’État Noursoultan Nazarbaïev qui l’avait baptisée Nur-Sultan il y maintenant trois ans.

Sur son site, la présidence a indiqué que Kassym-Jomart Tokaïev avait signé cette loi sur des amendements constitutionnels qui font également passer le mandat du chef de l’État kazakh à sept ans non renouvelables, contre cinq ans renouvelables deux fois de suite auparavant.

Le Parlement avait approuvé la veille ces changements. La présidence kazakhe a également publié, samedi 18 septembre, un décret indiquant que la capitale reprenait officiellement le nom d’Astana dès publications du décret.

Le 1er septembre, le président Tokaïev s’était déclaré en faveur d’une réduction du mandat à sept ans non renouvelable et avait également proposé d’organiser une élection présidentielle anticipée cet automne. Cette dernière proposition n’a pas encore été confirmée officiellement.

Connue pour ses gratte-ciel futuristes au milieu des steppes du Nord du Kazakhstan, Astana avait été rebaptisée Nur-Sultan en mars 2019, du prénom de l’ancien chef d’État, après son départ du pouvoir.

Noursoultan Nazarbaïev, 82 ans, qui a dirigé de manière autoritaire cette ex-république soviétique dès son indépendance de 1991 à 2019, avait instauré un culte de sa personnalité au Kazakhstan.

Noursoultan Nazarbaïev s’est notamment vu retirer son titre d’« Elbassy » Chef de la nation » -, un statut qui lui donnait une autorité considérable. Plusieurs de ses proches ont été écartés de postes à responsabilité et l’un de ses neveux a été arrêté pour détournements de fonds.

Arrivé au pouvoir après la démission surprise de son mentor, le nouveau président, Kassym-Jomart Tokaïev, 69 ans, a progressivement pris ses distances avec l’héritage de Noursoultan Nazarbaïev, entamant des réformes et écartant l’influent clan de l’ex-président.

Ce tournant est de plus en plus marqué depuis des émeutes meurtrières qui ont secoué le Kazakhstan en janvier dernier et dont les causes restent officiellement mystérieuses, alors que des enquêtes journalistiques indépendantes – dont celles de notre rédacteur en chef, également journaliste d’investigations – (et même politiques), portent sérieusement à penser que, en ce qui concerne les violences, elles ont été pilotés par les Etats-Unis afin de déstabiliser un pays russophone et, par ricochet, la Russie elle-même.

Didier Maréchal

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