Guerre Russie-Ukraine : les drones de l’attaque en Crimée ont emprunté le « corridor des céréales », selon Moscou, qui suspend les accords céréaliers !

Le transport de céréales ukrainiennes est bloqué en mer Noire après que la Russie a suspendu l’accord sur leurs exportations. Moscou a assuré que cette décision a été prise après une attaque de drones sur ses navires.

La Russie poursuit ses accusations envers l’Ukraine et les puissances occidentales, après une attaque de drones en Crimée. Le dimanche 29 octobre dernier , la Russie a affirmé avoir récupéré les débris des drones utilisés. Ils auraient emprunté le corridor sécurisé dévolu au transport de céréales, assure-t-on à Moscou.

« Les drones maritimes se déplaçaient dans la zone de sécurité du ‘corridor des céréales », a déclaré le ministère russe de la Défense, ce dimanche, ajoutant avoir « remonté » des débris de drones depuis la mer. La Russie explique ainsi son choix de suspendre l’accord céréalier avec l’Ukraine . En effet, pour Moscou, l’attaque de drones sur sa flotte, samedi 29 octobre, à Sébastopol en Crimée a été causée par l’Ukraine et le Royaume-Uni. Mais le ministre russe de la Défense ajoute des informations supplémentaires, puisque selon lui, certains des drones avaient « des modules de navigations fabriqués au Canada ». L’un d’eux pourrait avoir été lancé « depuis l’un des navires civils affrétés par Kiev ou ses maîtres occidentaux pour l’exportation de produits agricoles depuis les ports maritimes de l’Ukraine », a-t-il jugé.

Pour rappel, selon les autorités russes, l’attaque a eu lieu avec « neuf véhicules aériens sans pilote et sept drones maritimes autonomes », provoquant des « dégâts mineurs » sur un navire dragueur de mines et sur le barrage de confinement de la baie de Sébastopol. A la suite de cet événement, la Russie a décidé de suspendre l’accord céréalier. Cet accord avait permis l’exportation de plusieurs millions de tonnes de céréales coincées dans les ports ukrainiens depuis le début du conflit en février. Ce blocage avait provoqué une flambée des prix alimentaires, faisant craindre des famines.

L’Ukraine dénonce un « faux prétexte »

L’Ukraine a dénoncé un « faux prétexte » invoqué par la Russie pour bloquer les exportations de céréales en se retirant de l’accord permettant leur acheminement maritime. Le ministre ukrainien de l’Infrastructure, Oleksandre Koubrakov, a assuré qu’un navire chargé de 40 tonnes de céréales aurait dû partir d’Ukraine ce dimanche pour l’Ethiopie, « mais à cause du blocus du couloir céréalier par la Russie, les exportations sont impossibles » (citant, volontairement, l’aide à un pays d’Afrique, alors que, depuis que les navires céréaliers ont commencé à pouvoir quitter le pays, seuls moins de 5% de ces créables ont été envoyées en Afrique).

Kiev appelle donc la communauté internationale à faire pression pour que Moscou « respecte de nouveau ses obligations ». Pour le président ukrainien, Volodymyr Zelensky , ce sont au moins 176 navires transportant plus de deux millions de tonnes de céréales chargées en Ukraine qui sont bloqués par Moscou. « La Russie a commencé à aggraver la pénurie mondiale de nourriture en septembre, quand elle a commencé à bloquer les mouvements des navires transportant nos productions agricoles », a-t-il affirmé samedi soir.

Le Royaume-Uni dément tout implication dans ces attaques

Le Royaume-Uni a également démenti toute responsabilité dans l’attaque en Crimée. La Défense britannique a dénoncé de « fausses informations » destinées à « détourner l’attention », tandis qu’un responsable ukrainien a suggéré qu’une « manipulation négligente d’explosifs » par les forces russes était à l’origine de l’incident. Washington et l’Union européenne ont également condamné le retrait russe de cet accord conclu sous égide de l’ONU et de la Turquie. Le président états-unien, Joe Biden, a jugé la décision « scandaleuse ». « Il n’y avait aucune raison pour eux de faire cela », a-t-il déclaré à la presse.

Mais, lorsque l’on sait que 30% des terres céréalières du territoire ukrainien appartiennent à des sociétés états-uniennes -dont, en premier lieu, Mosanto -, et que l’immense majorité des céréales « ukrainiennes » vont nourrir l’Europe, on comprend que ces indignations occidentales sont bassement intéressées et non pas humanitaires.

Didier Maréchal & Christian Estevez

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