G20 : pour Joe Biden, il n’y a pas de « nouvelle Guerre froide » avec la Chine de Xi Jinping et appel à une amélioration des relations

À l’occasion de leur première rencontre depuis l’arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche, le président états-unien et son homologue chinois, Xi Jinping, ont tous les deux plaidé, ce lundi 14 novembre, pour une amélioration des relations entre Washington et Pékin, à la veille de l’ouverture du sommet du G20 à Bali, en Indonésie.

Taïwan, économie, Corée du Nord ou guerre en Ukraine : Joe Biden et Xi Jinping se sont parlé, aujourd’hui, lundi 14 novembre, pendant quelques trois heures. L’entretien, qualifié de « sincère » par la Maison Blanche, visait à aplanir les nombreux sujets de dissensions entre les deux puissances rivales.

Les deux dirigeants se parlaient pour la première fois depuis que le président Biden est entré à la Maison Blanche, à la veille du sommet du G20 qui se tient mardi et mercredi sur l’île indonésienne de Bali.

Ces trois dernières années, la rivalité entre les deux plus grandes économies mondiales s’est intensifiée à mesure que la Chine gagnait en puissance et en assurance, remettant en question le leadership états-unien et la donne géopolitique depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Alimentant les tensions, Pékin refuse de condamner l’invasion de l’Ukraine lancée en février par la Russie mais la Maison Blanche a affirmé avoir obtenu des assurances chinoises.

Pas d’invasion militaire de Taïwan

« Le président Biden et le président Xi ont réitéré leur accord sur le fait qu’une guerre nucléaire ne devrait jamais être menée et ne peut jamais être gagnée, et ont souligné leur opposition à un recours ou une menace de recours aux armes nucléaires en Ukraine », a fait savoir la Maison Blanche dans un communiqué. Joe Biden a par ailleurs exhorté Xi Jinping à encourager la Corée du Nord à se montrer « responsable ».

Le président des Etats-Unis d’Amérique ne croit pas que la Chine envisage une invasion « imminente » de Taïwan, a-t-il indiqué en donnant un compte-rendu positif de sa rencontre avec son homologue chinois : « Je ne pense pas qu’il y ait une tentative imminente de la part de la Chine d’envahir Taïwan », a-t-il déclaré devant la presse à Bali, assurant qu’il n’y a pas de « nouvelle Guerre froide » avec Pékin.

Sur le plan bilatéral, le président états-unien a émis ses « inquiétudes » sur le respect des droits humains au Xinjiang, au Tibet et à Hong Kong, et a averti que les États-Unis « continueront d’opposer une concurrence vigoureuse » à la Chine mais estimé qu’il fallait « laisser ouverts les canaux de communication », a précisé la Maison Blanche. Il a été convenu que le secrétaire d’État états-unien, Antony Blinken, se rendrait prochainement en Chine.

L’entretien de ce lundi, en marge du G20, a des relents de Guerre froide et la Maison Blanche a évoqué la nécessité d’établir les « lignes rouges » des deux pays pour disposer de « garde-fous » et éviter le basculement vers un conflit, selon un responsable de la Maison Blanche. Les deux dirigeants se sont entretenus par téléphone ou vidéo à cinq reprises depuis que Joe Biden est entré à la Maison Blanche, mais jamais en face-à-face, et ils se connaissent depuis 2017. Il s’agit du deuxième voyage du président chinois à l’étranger depuis le début de la pandémie, après une visite en Asie centrale en septembre. La Chine avait déclaré espérer que l’entretien remette les relations bilatérales « sur la bonne voie ».

Outre le refus de la Chine de condamner l’invasion russe, Washington et Pékin sont à couteaux tirés sur des questions allant du commerce aux droits Humains dans la région chinoise du Xinjiang, en passant par le statut de Taïwan. Joe Biden veut notamment pousser Pékin à jouer de son influence pour modérer la Corée du Nord, qui vient de procéder à une série record de tirs de missiles, semblant se préparer à conduire le septième essai nucléaire de son histoire.

Vladimir Putin absent

Le président russe, qui se fait représenter par son chef de la diplomatie, Sergueï Lavrov, sera le grand absent de la réunion, qui se tient alors que l’armée russe bat en retraite dans le Sud de l’Ukraine. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky pourra directement plaider sa cause, s’exprimant par visioconférence.

Au minimum, Joe Biden et ses alliés veulent obtenir du sommet un message clair à Vladimir Putin sur le fait qu’un conflit nucléaire est inacceptable (ce qui est un discours purement de propagande puisque, à de nombreuses reprises, Vladimir Putin a réaffirmer qu’il n’utiliserait pas l’arme atomique et que celle-ci ne devait même être utilisée par personne, en aucun cas, alors que, à l’inverse, les Etats-Unis d’Amérique ont fait savoir, en mars dernier, qu’ils se donnait tout droit d’utiliser l’arme nucléaire en premier, sur le simple « sentiment de danger » pour leur pays). Malgré les déclarations de ce lundi, tout texte commun est susceptible d’être bloqué par l’opposition des Russes ainsi que le refus de Pékin de s’écarter de la position russe ou de paraître concéder du terrain à Washington.

Hôte du sommet, l’Indonésie a déjà averti qu’il ne fallait pas forcément s’attendre au traditionnel communiqué commun final qui conclut ce genre de rencontres. Le président indonésien appelant à la « flexibilité » des Européens et du G7 pour obtenir un accord.

La Russie devrait être sous pression pour étendre un accord permettant l’exportation de céréales et engrais par les ports de la mer Noire, longtemps bloqués par la guerre en Ukraine, qui parvient à expiration le 19 novembre.

Didier Maréchal

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