Depuis quelque temps on assiste à un phénomène de grande ampleur, venu tout droit des Etats-Unis d’Amérique, que l’on appelle la “Grande Démission” (« big quit » aux EUA). Cette vague de départ qui est sans doute l’une des conséquences de la crise sanitaire qui a profondément modifié le rapport au travail.

Le phénomène du « big quit » a bouleversé le marché de l’emploi aux États-Unis d’Amérique.

Ce phénomène a commencé aux Etats-Unis d’Amérique peut après la crise du Covid-19. Il continue et est même arrivé en France. Depuis le début de l’année 2022, près de 20 millions de personnes ont démissionné de leur travail sans intention d’en rechercher un, aux Etats-Unis.

Le phénomène, très marqué aux EUA, y est vertigineux. En 2021, un tiers de la population en âge de travailler a démissionné, soit près de 48 millions de personnes, selon CNN, la chaîne d’information continue. Ces chiffres impressionnants restent à la hauteur de la démographie du pays. Toutefois, l’ampleur du phénomène interroge la société états-unienne, ses modes de vie et le monde du travail.

Selon Elodie Chevalier, chercheuse au Conservatoire national des arts et métiers (Cnam) et à l’université de Montréal, sur cette thématique, les chiffres sont éloquents : « Aux États-Unis, on a remarqué qu’il y a eu un taux de démissions qui est passé de 2,4% à la base à 6,8% dans certains secteurs, notamment le secteur de la restauration, donc il s’est multiplié par trois. »

Ce mouvement de démission a fait son apparition en France en quelques mois seulement. » Il est arrivé en France à partir de mi-2021, c’est-à-dire quand on a eu une reprise économique après le crise du Covid. En France, on a des augmentations de 10 à 19% sur les taux de démission », précise Elodie Chevalier. On a ainsi enregistré 520 000 démissions au premier trimestre de cette année. Un mouvement qui n’avait pas été vu depuis 2008, souligne la chercheuse.

Joseph Kouamé