Jugés trop politisés par la droite conservatrice aux États-Unis et par de nombreux internautes, les personnages animés utilisés par M&M’S dans ses publicités ont alimenté une polémique.
Face aux critiques de la droite conservatrice états-unienne contre ses « mascottes inclusives », le groupe suspend toute campagne de publicité avec ses personnages.
L’affaire avait commencé avec le lancement, en septembre, d’un nouveau membre de la famille des « spokescandies » (bonbons porte-paroles), baptisé Purple (violet).
Il s’agissait du troisième personnage féminin de la bande, après Green (vert) et Brown (marron), créé, selon M&M’s, « pour représenter l’acceptation et l’inclusion ». Le violet symbolise notamment le soutien à la communauté LGBTQ et l’expression de l’homosexualité. L’arrivée de Purple avait suscité des critiques, des internautes reprochant à Mars Wrigley, maison mère de M&M’s, d’avoir politisé les bonbons chocolatés. Selon eux, les personnages M&M’s étaient devenus « woke », idéologie sociétale devenue véritable religion d’extrême-gauche.
Début janvier, un paquet en édition limitée qui ne contenait que les couleurs des personnages féminins : vert, marron et violet a provoqué une grosse polémique . Le bonbon Green avait été récemment pointé du doigt parce qu’il avait troqué ses bottes de go-go danseuse en baskets confortables.
Pour ne pas perdre de parts de marché, le confiseur centenaire a donc décidé de renoncer à ses convictions. Pour le moment. Dans un communiqué, la marque explique qu’elle a « compris » que « même les chaussures d’un bonbon peuvent susciter la polarisation ». Or, ajoute la marque, « c’est la dernière chose que nous voulions, parce que notre objectif est de rassembler les gens ».
Pour l’heure , les publicités de la marque avec des créatures animées, seront remplacées par la comédienne et humoriste Maya Rudoph. Une décision, critiquée, elle aussi, et à double tranchant. Les enquêtes montrent que 87% des gens, les jeunes surtout, s’intéressent aux marques qui défendent les valeurs auxquels ils croient. Dans 76 % des cas, ils boycottent même les produits ou services des entreprises qui soutiennent une cause contraire à leurs convictions – ce qui, concrètement, s’appelle « le fanatisme idéologique ».
Joseph Kouamé