Egypte : Un papyrus du Livre des Morts de 16 m de long découvert à Saqqarah

Des archéologues travaillant dans la région de Saqqarah, en Égypte, ont mis au jour un rouleau de papyrus scellé, intact et complet de 16 mètres de long contenant des extraits du Livre des morts, l’un des textes de deuil principal de l’Égypte antique. (Avec Sciences et Avenir)

Relayée par le journal Egypt Independent, la découverte a été annoncée mi-janvier 2023 par le secrétaire général du Conseil suprême des antiquités, Mostafa Waziri. Il s’agit du premier papyrus complet retrouvé depuis plus de 100 ans, et du premier découvert par un archéologue égyptien.

Le « Livre des Morts » s’appelle en réalité « Livre pour sortir au jour », et les textes que l’on peut y trouver permettent de mieux comprendre les enjeux du grand voyage post-mortem des Égyptiens anciens.

Si le livre des morts est important pour comprendre la pensée des anciens Égyptiens, c’est parce qu’il contient des informations et une formule magique pour le grand voyage après la mort. Nous savons que la préparation à la mort et la mort étaient des moments importants dans la pensée de cette époque, c’est pourquoi il existe de nombreuses momies que l’on peut trouver au cours des dynasties égyptiennes.

Ce document a probablement été réalisé vers 50 av. J.-C., à l’époque ptolémaïque (environ 323-30 av. J.-C.).Il se trouvait dans l’un des 250 sarcophages découverts durant l’année 2022 à Saqqarah, au Sud de la célèbre pyramide à degrés de Djéser. Le site de Saqqarah fut exploité comme nécropole par les anciens Égyptiens dès le début de l’âge de Bronze, lorsque la première dynastie régnait sur l’Égypte, mais il continua à servir sous la dynastie lagide, quand l’Égypte faisait partie du royaume hellénistique.

Mostafa Waziri a affirmé que les archéologues avaient eu la surprise de découvrir un papyrus bien plus long qu’ils ne le pensaient avant sa restauration, qui vient d’être achevée au laboratoire du Musée égyptien du Caire : initialement estimée à 9 mètres, sa longueur a été réévaluée à 16 mètres une fois l’objet parfaitement remis en état. Il devrait être exposé prochainement au Grand musée égyptien du Caire, dont l’ouverture se fait encore attendre.

Le Livre des morts, nommé ainsi par l’égyptologue allemand Richard Lepsius en 1842, est en fait un guide de survie dans l’au-delà. Les Égyptiens l’appelaient d’ailleurs « Formules pour sortir au jour ». Ce texte était dans la plupart des cas inscrit sur papyrus puis déposé près des momies, parfois directement inscrit sur les bandelettes. À l’époque ramesside (période de l’Égypte antique caractérisée par l’abondance de rois portant le nom de Ramsès), les extraits orneront plus régulièrement les parois des tombeaux.

Mais ce n’est qu’à l’époque ptolémaïque qu’il trouvera sa forme canonique en 186 chapitres pour les plus exhaustifs. De quoi s’agit-il ? D’une compilation de formules magiques et d’incantations destinées à permettre au défunt de renaître, au matin, à côté du Soleil. Parmi ces formules, certaines concernent l’indispensable rituel de l’ouverture de la bouche. « Les liens qui emprisonnaient ma bouche sont déliés par le dieu de ma ville », dit le défunt.

Hélène de Branco

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