Emmanuel Macron veut mettre fin au Conseil français du culte musulman

Emmanuel Macron a déclaré avoir « décidé de mettre au fin au Conseil français du culte musulman » (CFCM), instance de dialogue entre l’État et le culte musulman depuis 2003. (Avec AFP).

Interlocuteur historique des pouvoirs publics à partir de 2003, le CFCM avait connu ces dernières années de puissants différends internes.

Emmanuel Macron a déclaré avoir « décidé de mettre au fin au Conseil français du culte musulman » (CFCM), instance de dialogue entre l’État et le culte musulman depuis 2003, en recevant, ce jeudi 16 février, les membres du Forum de l’islam de France (Forif), nouvel espace de discussion.

« Les précédentes instances présentaient des limites. Il y avait un dialogue qui a existé, il y a eu des vraies avancées. Je ne veux pas sous-estimer ce qui avait été fait », a déclaré le chef de l’État. « Mais nous avons décidé de mettre fin au CFCM. De manière très claire. Et à son activité. »

Interlocuteur historique des pouvoirs publics à partir de 2003, le CFCM, composé de fédérations rattachées aux pays d’origine (Maroc, Algérie, Turquie, etc.), a connu, ces dernières années, de puissants différends internes. En décembre 2021, l’exécutif a décidé de ne plus le considérer comme interlocuteur et lui a préféré le Forif une instance composée d’acteurs de terrain désignés par les préfets qui s’est réuni en séance plénière ce jeudi, après un an d’existence.

Après plusieurs mois de blocage, le CFCM, amputé de plusieurs fédérations de mosquées l’ayant quitté, a décidé, début janvier, de continuer son existence. Il tiendra, ce dimanche, une assemblée générale, avec, pour ordre du jour, une éventuelle modification de ses statuts avec une représentation accrue des départements et une diminution du poids des fédérations le constituant.

Interrogé sur les propos du chef de l’État, le coprésident du CFCM par intérim, Ibrahim Alci, a répondu : « Un CFCM ça ne se dissout pas comme ça ». Le conseil d’administration « va se réunir » et « s’il veut dissoudre, ça se dissoudra », a-t-il dit, précisant que cela serait alors un processus « démocratique ».

À la question de savoir si le CFCM pourrait changer de nom, il a répondu : « On pourrait, avec le conseil d’administration, acter la fin. » Il a évoqué la possibilité d’une « renaissance du CFCM, différemment », via « une autre association, une autre organisation ».

Joseph Kouamé

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