En attendant son procès, Sam Bankman-Fried, ancien PDG de FTX, est libre. Le milliardaire déchu a été libéré sous caution avec une énorme caution. Et maintenant, nous savons qui sont les co-signataires de la caution.
Le fondateur de FTX a bénéficié du soutien des anciens collègues et amis proches de ses parents.
La caution de Sam Bankman-Fried, qui lui permet d’être libre jusqu’à son procès, a atteint un record de 250 millions de dollars. Une somme qui a été payée par ses parents, ainsi que deux autres jusqu’alors inconnues. Des documents rendus publics hier montrent que ce sont Larry Kramer et Andreas Paepcke qui ont cosigné la caution de « SBF ».
Les deux hommes sont universitaires à l’Université de Stanford aux États-Unis, l’une des écoles les plus prestigieuses du pays. Ils ont payé respectivement 500 000 $ et 200 000 $. Ils sont proches des parents de Sam Bankman-Fried, tous deux professeurs dans la même institution.
Le juge Kaplan, chargé de l’affaire, avait premièrement pris la décision de garder l’anonymat des co-signataires de la caution de Sam Bankman-Fried. Mais un recours porté notamment par des journalistes couvrant l’affaire avait été déposé, ce qui a permis de dévoiler le nom des personnes concernées.
La révélation de ces noms met fin à la bataille judiciaire entre les organes de presse qui ont demandé que l’identité de ces cosignataires soit rendue publique, et les avocats de Sam Bankman-Fried qui se sont opposés à cette requête, en évoquant les harcèlements et les menaces que les parents de leur client subissent.
Larry Kramer a confirmé au média « The Block » qu’il s’agissait d’une décision personnelle :« Joe Bankman et Barbara Fried sont des amis proches de ma femme et moi depuis les années 1990. […] Nous avons cherché à les soutenir alors qu’ils font face à une crise. »
Pour beaucoup, laisser Sam Bankman-Fried en liberté est une aberration – d’autant plus que l’homme ne s’est pas particulièrement montré discret. Il a en effet fait plusieurs interventions et interviews par visioconférence, et a également publié sur son compte Twitter. Au point que les procureurs aient dû faire une demande au juge pour limiter ses moyens de communication.
SBF aurait en effet cherché à communiquer avec d’anciens employés de l’entreprise, à soudoyer des témoins, et à accéder aux fonds de FTX. D’après les premiers éléments que l’on connaît de cette affaire judiciaire, il a de quoi être inquiet : une « backdoor » aurait bien été créée dans FTX, et aurait permis le transfert de 65 milliards de dollars de fonds entre la plateforme d’échange et Alameda Research.
Depuis une semaine, les conversations de Sam Bankman-Fried sont partiellement surveillées, et il n’est plus autorisé à utiliser des services de messagerie chiffrés. L’homme est actuellement assigné à résidence chez ses parents. Ses frasques auront certainement des conséquences, et ses contacts avec d’anciens employés de FTX ne feront qu’apporter de l’eau au moulin de l’accusation dans le procès à venir.
Pour rappelle, cette affaire dépasse largement le cadre du détournement de 8 milliards de fonds détournés des comptes des client de FTX, par Sam Bankman-Fried puisqu’une partie de la somme détournée à servi à financer, illégalement, les campagnes de plusieurs politiciens du camp des démocrates, dont l’actuel président, Joseph Biden, ainsi que de payer pour 10 millions de dollars des armes à l’Ukraine.
Didier Maréchal & Christian Estevez