La Russie en colère après des appels de la Moldavie à «démilitariser» la région séparatiste de Transnistrie

La Moldavie veut que les troupes russes se retirent de Transdniestrie, territoire sur lequel sont stationnées des troupes russes. Il demande également des sanctions européennes contre des oligarques moldaves accusés d’aider la Russie à déstabiliser le pays. (Avec AFP).

Le Kremlin a accusé, ce lundi 20 février, la Moldavie d’«hystérie antirusse» après des déclarations de son Premier ministre, appelant à démilitariser la région séparatiste pro-russe de Transdniestrie, au cœur de tensions ravivées par le conflit en Ukraine.

Jeudi, lors d’une session au Parlement moldave, le nouveau Premier ministre, Dorin Recean, a affirmé qu’il était «important de continuer nos efforts pour que les troupes russes se retirent» de Transdniestrie. «La zone transdniestrienne doit être démilitarisée», a-t-il insisté. Samedi, le nouveau porte-parole du gouvernement moldave, Daniel Voda, a, lui, précisé que cette démilitarisation était «fondamentale» pour assurer une «réintégration pacifique» du pays.

Interrogé sur ces déclarations, le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a souligné, lundi, que les relations entre Moscou et Chisinau étaient «très, très tendues». «Le gouvernement moldave, d’une certaine manière, insiste sur tout ce qui est antirusse et tombe aussi dans une hystérie antirusse.» «Évidemment, je recommanderais à nos homologues moldaves d’être extrêmement prudents» au sujet de leurs déclarations, a mis en garde Dmitri Peskov.

La tension est forte entre Moscou et les autorités moldaves pro-européennes, qui ont accusé, la semaine dernière, la Russie de vouloir fomenter un coup d’État en Moldavie, des accusations démenties par la diplomatie russe.

Ex-République soviétique de 2,6 millions d’habitants, située entre la Roumanie et l’Ukraine, la Moldavie, qui compte une importante minorité russe, a pris ces dernières années un virage prooccidental, souhaitant intégrer l’Union Européenne, mais, également, l’OTAN, cette dernière démarche suscitant la colère de Moscou.

La Russie accusée de déstabilisations

La Transdniestrie, région industrielle située à la frontière avec l’Ukraine, s’est détachée de facto de la Moldavie en 1992, après une courte guerre. Depuis, des soldats russes (environ 1 500) sont déployés sur place et ce territoire qui dispose d’importants stocks d’armes de l’ex Union Soviétique. Après l’intrusion russe en Ukraine, le 24 février 2022, le Kremlin a été accusé d’agiter la menace de nouveaux affrontements en Transdniestrie, pour déstabiliser l’Ukraine et la Moldavie.

Preuves de grosse tension entre les deux pays, la Moldavie a demandé, lundi, à l’UE d’imposer des sanctions aux oligarques moldaves accusés d’aider la Russie à déstabiliser le pays. «Ce n’est pas la première fois que la Moldavie est confrontée à de telles situations depuis l’année dernière», a souligné le ministre des Affaires étrangères moldave, Nicu Popescu, lors d’une rencontre à Bruxelles avec les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne.

Nicu Popescu a appelé ses homologues à placer «les oligarques et les politiciens corrompus qui, avec la Russie, tentent de déstabiliser la Moldavie», sur une liste noire des personnes interdites de voyager dans l’UE et dont les avoirs sont gelés par les Vingt-Sept. «Nous devons inscrire ces oligarques, qui sont des mandataires de la Russie, sur la liste des sanctions de l’UE et nous devons apporter un soutien accru à l’Ukraine en matière de sécurité par le biais de la facilité de paix européenne», lui a répondu le ministre estonien, Urmas Reinsalu.

Didier Maréchal

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