Le président du Bénin, Patrice Talon, a commencé une guerre contre la pollution sonore religieuse. Il a ordonné aux chefs de diverses confessions de ne pas utiliser de sons ou d’amplificateurs de voix ou de cloches à des « heures excessives » pour appeler leurs fidèles à la prière.
La répression dans le cadre de la lutte contre la pollution sonore au Bénin entre dans sa phase active dans exactement deux semaines, informe le journal « Le Béninois libéré », qui précise que le Chef de l’Etat, Patrice Talon, a, à cet effet, rencontré les responsables religieux du pays, le mardi, 14 février 2023, au palais présidentiel.
Il a annoncé, à cette occasion, l’entrée en vigueur de la loi sur la nuisance sonore, adoptée en mai 2022. Elle interdit, entre autres, l’usage de hauts parleurs et de cloches, les jours ouvrables, de 22 h à 6 h du matin, de 13h à 15 h et, les jours de repos, de 20h à 10 h.
La loi fixe à 60 décibels, les niveaux de bruit de 7h à 22h, et à 50 décibels durant la tranche 22h-7h. Les sanctions encourues, en cas de non-respect de cette loi sont une amende de 100 000 à cinq millions de francs CFA (150 à 7’500 CHF). Les contrevenants sont passibles d’une peine allant d’un à trois ans d’emprisonnement selon Rosaire Attolou, directeur départemental du cadre de vie et du développement durable de la commune de Cotonou.
« La conférence épiscopale, les représentants des églises catholique, protestante, céleste, Chérubin et évangélique, les musulmans, tous ont répondu favorablement à l’appel du chef de l’Etat. Au menu de cette assise, les nouvelles mesures à prendre par les lieux de culte pour ne pas se rendre coupables de pollution sonore en République du Bénin », relate la publication.
D’après les propos du président Patrice Talon, les églises catholiques devront désormais éviter de faire retentir la cloche. Du coté des musulmans, les cris des muezzins sont désormais proscrits. L’usage de microphones et d’amplificateurs de son, à des heures indues est interdit chez les évangéliques, les célestes, les protestants et les chérubins, détaille le journal, ajoutant que les forces de l’ordre seront instruites pour la cause.
Cette actualité vient, pour nombre de citoyens, poser une fois de plus, une question récurrente, mais considérée tabou, dans les villes africaines. On se souvient qu’en mi-2016, pour lutter contre le bruit, les autorités de Lagos (Nigeria) ont fait fermer plusieurs dizaines de mosquées, églises et hôtels de la mégapole nigériane.
Joseph Kouamé