Cinéma : 50 ans après, voici l’actrice qui va succéder à Sylvia Kristel dans le remake d’ « Emmanuelle »

Le Remake d’ « Emmanuelle » aura bientôt lieu mais ce n’est pas l’actrice initialement prévue qui remplacera Sylvia Kristel.

Une annonce qui est, également, pour nous, l’occasion de donner notre avis sur nos doutes de la qualité de cette « Emmanuelle », en seconde partie de cet article.

La réalisatrice Audrey Diwan avait initialement choisi Léa Seydoux pour succéder à Sylvia Kristel dans son remake d’ « Emmanuelle ». Neuf mois après avoir annoncé le projet, elle révèle avoir changé d’avis et confié le rôle à Noémie Merlant. Ce remake très attendu, qui se déroulera de nos jours, devrait se tourner à la rentrée prochaine à Hong Kong.

Le projet a été révélé en mai 2022 lors du festival de Cannes. Annoncé comme celle qui interprétera Emmanuelle, Léa Seydoux ne sera finalement pas l’interprète dans ce remake du classique du cinéma érotique des années 1970 que prépare Audrey Diwan, la réalisatrice de « L’Événement », la superbe adaptation du roman de la prix Nobel de littérature 2022, Annie Ernaux, qui lui a valu le Lion d’Or à Venise en 2021.

Sur son compte Instagram, la cinéaste a révélé lundi 13 février, qu’elle avait finalement penché pour Noémie Merlant, la révélation de « Portrait de la jeune fille en feu ». Partenaire de Cate Blanchett dans « Tár », toujours visible dans certaines salles françaises, qui a, en outre, remporté le César, cette année, du meilleur second rôle féminin pour « L’Innocent », de Louis Garrel.

« C’est un pur choix artistique, un choix évident comme celui d’Anamaria Vartolomei sur mon film précédent », précise la réalisatrice dans un entretien accordé à « Deadline », laissant entendre que le départ de Léa Seydoux est sa décision. « J’adore Léa Seydoux, je veux faire un film avec elle un jour. Mais pour moi, elle n’était pas le personnage que j’avais imaginé », précise la cinéaste. Tout l’inverse de sa remplaçante ?

Selon Audrey Diwan, « Noémie redéfinit la femme française. Son attitude, son sourire, sa pointe d’insolence. Je suis sensible à l’idée de trouver chez mon actrice une partenaire intellectuelle avec laquelle je peux créer le personnage. Le film requiert un engagement énorme, une confiance mutuelle. Et je sais que je l’ai trouvée. » « Je veux explorer la quête de plaisir d’Emmanuelle » à également déclarer la réalisatrice à Deadline ».

Pour ce qui ne le connaissent pas, « Emmanuelle » est un film mythique du réalisateur et photographe Just Jaeckin, sorti en 1974 après avoir été menacé par la censure. Inspiré du roman éponyme d’Emmanuelle Arsan, il met en scène les aventures sexuelles de l’épouse d’un diplomate français à Bangkok. Phénomène de société, il a attiré plus de 8,7 millions de spectateurs, à une époque bien moins puritaine où les films érotiques sortaient dans les salles de cinéma, au même titre que les films familiaux – ce qui avait pour effet positif une production de qualité cinématographique -, et révélé la comédienne Sylvia Kristel, décédée en 2012 des suites d’un cancer du poumon.

Co-écrite par Rebecca Zlotowski, la nouvelle version se déroulera de nos jours, à Hong Kong, « dans l’hôtel de luxe où Emmanuelle travaille », précise Audrey Diwan. « Je veux explorer sa quête de plaisir, ce qu’elle représente quand vous avez déjà vécu des choses dans votre vie. Lorsque vous n’êtes plus en découverte mais en recherche. » Le tournage de cette nouvelle Emmanuelle devrait débuter en septembre prochain pour une sortie probable en 2024, un demi-siècle après le film original.

Un film qui, pour notre part, devrait être décevant car, si nous avons admiré « L’événement », précédent film de la réalisatrice, par la qualité de sa conception technique qui exclu tout second plan à l’image pour mieux vous faire vivre « l’intime » et ‘l’intimité du drame » et, personnellement, nous a fait « ressentir une douleur là où, techniquement, nous ne pouvons pas, en tant qu’homme, en ressentir », comme nous l’avons indiqué à la réalisatrice lors de sa première avant-première française, la réalisatrice Audrey Diwan n’en est pas moins de ces féministes 2.0 qui font partie de cette « gôche » tendance extrême, qui se considère comme LA norme du « Bien », du « Juste » et du « Vrai », à l’image de la pseudo écrivaine, Annie Ernaux, dont « l’évènement » est l’adaptation de son « roman autobiographique » le plus acceptable.

En outre, le fait que Audrey Diwan décide de faire se dérouler sa version d’ « Emmanuelle » (qui est un énième faux « remake » puisque seuls la ville où se déroule l’action et le prénom de l’héroïne sont identiques à la version originale) nous assure une application du néo-féminisme qui ne sait s’empêcher d’être condamnatoire plutôt qu’émancipateur.

Enfin, sans jamais avoir personnellement trouvé un intérêt à la version originale d’ « Emmanuelle » – excepté pour le travail de son directeur de la photographie -, nous savons, d’avance, que ce nouveau « pseudo-Emmanuelle » ne pourra pas nous donner la moindre émotion puisque la fémininité qui était celle des femmes jusqu’au début des années 1980, y compris des « femmes de la vie de tous les jours », a définitivement disparu et que, même les plus belles de notre époque se ressemble toutes, à cause de la pensée de normalisation des critères de cette fin de civilisation occidentale, ayant fait disparaitre le véritable glamour que l’on trouvaient, par exemple, chez les deux grandes icones récemment décédées qu’étaient Gina Lollobrigida et Raquel Welch. Et le choix de Noémie Merlant comme incarnation de l’Emmanuelle de la réalisatrice confirme déjà pleinement non avis, qui aurait été juste un petit peu meilleur si le rôle était revenu à Léa Seydoux, comme annoncé initialement.

Christian Estevez

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