L’Afrique du Sud pourrait être contraint d’arrêter le président russe en respect de ses obligations vis-à-vis de la justice internationale. Pretoria cherche la parade et mène des consultations pour trouver une solution face au sommet des BRICS.
Pretoria doit accueillir, au mois d’août prochain, le sommet des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), auquel le président russe a déjà été invité.
L’Afrique du Sud est inquiète depuis que la Cour pénale internationale (CPI) a émis un mandat d’arrêt international contre Vladimir Putin. Car Pretoria, proche de Moscou et qui refuse de condamner la guerre en Ukraine, compte accueillir le président russe lors du sommet des BRICS (équivalent du G7 occidental – ndlr), fin août. Mais s’il venait à mettre les pieds en Afrique du Sud, les autorités auraient pour obligation de l’arrêter : le pays étant signataire du statut de Rome.
Naledi Pandor, ministre sud-africaine des Relations internationales et de la Coopération, a déclaré, vendredi 24 mars dernier, que le mandat d’arrêt était « clairement un sujet de préoccupation ». En juin 2015, la visite d’Omar Al-Bashir, alors président du Soudan et qui faisait face à deux mandats d’arrêt émis par la CPI pour génocide et crimes contre l’humanité, a laissé un écho douloureux dans le pays. Pretoria ne veut pas revivre une incroyable histoire judiciaro-diplomatique.
L’ « Alliance démocratique », premier parti d’opposition et partisan du peuple ukrainien, a appelé le président Cyril Ramaphosa à bloquer purement et simplement l’apparition de Vladimir Putin. En revanche, le « Parti radical des combattants de la liberté économique » s’est dit prêt à accueillir Vladimir Putin à bras ouverts. « Nous connaissons nos amis, nous savons qu’ils nous ont libérés », a déclaré le chef du parti, Julius Malema.
Les relations de l’Afrique du Sud avec la Russie remontent à l’ère de l’apartheid, lorsque le Kremlin soutenait le Congrès national africain (ANC) dans sa lutte contre le régime raciste.
L’ANC, le parti au pouvoir, est indécis et veut laisser son gouvernement bien gérer les choses.
Joseph Kouamé