Environnement : qu’est-ce que le « Jour du dépassement de la Terre » qui tombe ce mercredi 2 août 2023 ?

Chaque année, l’ONG états-unienne « Global Footprint Network » détermine le jour à partir duquel nous consommons plus de ressources renouvelables que la planète peut nous offrir. Pour la première fois depuis des décennies, cette date a été repoussée.Il recule pour la première fois en 10 ans. (Avec Ouest-France).

Le mercredi 2 août 2023 marquera le « jour du dépassement de la Terre », une date symbolique calculée par l’ONG « Global Footprint Network ». À partir de cette journée, l’humanité aura consommé l’ensemble des ressources que la Terre peut générer en une année. Ce jour du dépassement est devenu un indicateur important de nos habitudes de consommation et de l’empreinte écologique que nous générons sur une période de 365 jours. Mais que signifie réellement ce jour ? Comment est-il calculé et comment a-t-il évolué ? Faisons le point sur cette question.

Le Jour du dépassement marque la date à partir de laquelle la consommation mondiale dépasse théoriquement l’ensemble des ressources que la Terre peut produire en une année. Cette année, il tombe le 2 août, soit 5 jours plus tard que l’an dernier. Au cours des dernières années, nous avions pris l’habitude de voir le Jour du dépassement avancer dans le calendrier, mais en 2023, pour la première fois depuis des décennies (hors période de Covid), il recule légèrement. Bien que cette nouvelle date suscite l’espoir, elle rappelle également qu’en 1970, le Jour du dépassement tombait le 29 décembre.

« Les raisons de ce recul sont difficiles à entrevoir. Nous ne pensons pas qu’il soit de rigueur de se réjouir dans le sens où, pour tenir la feuille de route climatique recommandée par les experts du Giec – soit une réduction des émissions mondiales de 43 % d’ici 2030 -, il faudrait parvenir à gagner au moins 19 jours par an sur les sept prochaines années », précise Jean-Louis Bergey, expert national Ademe de la direction Exécutive prospective et recherche (DEPR). Il faut rappeler qu’en 2022, si l’ensemble du monde avait vécu comme les Français, il aurait fallu 2,86 planètes Terre pour répondre à nos besoins sans pénaliser les générations futures.

Comment est-il calculé ?

Chaque année l’ONG « Global Foodprint Network » calcule le « Jour du dépassement » pour le monde, en croisant l’empreinte écologique des activités humaines (surfaces terrestre et maritime nécessaires pour produire les ressources consommées et pour absorber les déchets de la population) et la « biocapacité » de la Terre (capacité des écosystèmes à se régénérer et à absorber les déchets produits par l’Homme, notamment la séquestration du CO2).

Ce 2 août 2023, c’est la date à laquelle nous avons atteint la limite du capital naturel dont dispose la planète. Autrement dit, nous surconsommons et vivons à crédit de ce que la planète peut offrir. Ainsi, pour les 151 jours restants de l’année, l’Humanité vit en déficit écologique.

Les activités humaines émettent d’énormes surplus de gaz à effet de serre (CO2) que les forêts et les océans ne peuvent absorber. La surpêche entraîne l’effondrement des ressources halieutiques car les espèces ne peuvent se reproduire à hauteur de ce que nous pêchons, trop d’arbres sont abattus.

Quelle est l’évolution ?

Fin décembre au début des années 70, novembre au long des années 80, octobre dans les années 90… Le « Jour du dépassement » n’a cessé d’avancer au cours des cinquante dernières années. Depuis 2000, ce jour est passé de septembre à juillet en vingt ans.

Toutefois, depuis 5 ans, la tendance s’est stabilisée mais encore loin de s’inverser. En 2022, ce jour intervenait le 28 juillet soit cinq jours plus tôt que cette année. « Il est difficile de discerner dans quelle mesure cela est dû au ralentissement économique ou aux efforts délibérés de décarbonisation », souligne l’ONG dans un communiqué publié le 5 juin 2023.

Bruno Mariotti

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