Le porte-avions états-unien, « Gerald Ford », actuellement plus gros navire de guerre au monde, fait route en direction de la Méditerranée orientale, en réaction à l’attaque d’Israël par la branche armée du Hamas

”C’est un énorme échec pour Israël et une énorme réussite pour le Hamas”, regrette Kobi Michael, chercheur du groupe de réflexion « INSS » de Tel-Aviv auprès de l’Agence France Presse. “Nous n’étions pas préparés et encore, je reste politiquement correct. Pour lancer une telle opération, vous devez avoir beaucoup de préparation, de planification, de coordination et vous devez avoir des perspectives ou des objectifs significatifs.”

Il est actuellement prématuré d’expliquer la manière dont le Hamas a organisé une attaque d’une telle ampleur et de déterminer si l’Iran a apporté un soutien direct à cette offensive. Selon les États-Unis d’Amérique, qui surveillent de près l’escalade en cours de ce conflit, il n’existe pour le moment aucune preuve permettant de confirmer cette hypothèse.

Cependant, l’attaque initiée par le Hamas contre Israël samedi 7 octobre dernier a été minutieusement planifiée. Grâce à une synchronisation précise et une quantité massive de munitions, les combattants palestiniens ont submergé le système de défense antimissile israélien connu sous le nom de Dôme de Fer, réputé pour son efficacité, ce qui ne peut être possible qu’avec le soutien d’au moins un état.

Dès le dimanche suivant l’attaque du Hamas contre Israël, les États-Unis d’Amérique ont ordonné au groupe aéronaval du porte-avions « USS Gerald R. Ford » de se diriger vers la Méditerranée orientale. Ce puissant navire est prévu pour ancrer au large des côtes israéliennes. Cette manœuvre tactique est interprétée comme une mise en garde envers des pays tels que la Syrie ou l’Iran, qui pourraient être tentés de lancer une offensive contre Israël.

L’USS Gerald R. Ford (CVN 78), inauguré en 2017 sous la présidence de Donald Trump, détient le titre du « plus grand porte-avions au monde ». Ce gigantesque complexe naval en haute mer a la capacité d’influencer une situation qui dégénère, même par sa simple présence, même à des centaines de kilomètres de distance.

Pour vous donner un aperçu de ses caractéristiques, il pèse 112 000 tonnes, mesure 333 mètres de long (alors que le Charles de Gaulle, le plus grand porte-avions d’Europe, ne fait que 262 mètres), peut atteindre une vitesse de 30 nœuds, soit 55,6 km/h (comparé aux 27 nœuds, soit 50 km/h du Charles de Gaulle), et son coût d’investissement s’élève à 13 milliards de dollars.

De plus, il abrite un équipage de 4 600 marins, embarque 75 avions de chasse, et son pont d’envol s’étend sur 20 000 mètres carrés, équivalent à la taille de trois terrains de football. En somme, c’est une forteresse en route vers le conflit israélo-palestinien.

Lors de sa première mission, il y a un an maintenant, l’amiral Daryl Caudle, commandant des Forces navales états-uniennes, avait déclaré que l’USS Gerald Ford était déployé pour « démontrer des capacités létales inégalées dans tous les domaines. ».

Didier Maréchal